Fatigue, migraine, diarrhée, crampes, spasmes dans le bas du ventre… Ces douleurs ressenties lors des règles sont appelées "dysménorrhées". Chez les adolescentes, on parle de "dysménorrhée primaire". Si ces symptômes menstruels sont sans gravité le plus souvent durant cette tranche d’âge, ils peuvent être tout de même gênants, voire même invalidants. "La dysménorrhée primaire est favorisée par la survenue précoce des menstruations, par l'existence d'antécédents familiaux de dysménorrhée et le fait de ne pas avoir eu de grossesse (nulliparité). Le tabagisme aurait un rôle aggravant", indique l’Assurance Maladie. Cependant, des scientifiques chinois de Yantai, Shangaï et Pékin pointent aussi du doigt celui des boissons gazeuses.
Dysménorrhée primaire : 47,1 % des étudiantes ont reçu un diagnostic
Dans le cadre de travaux, publiés dans la revue Scientific Reports, ils ont voulu déterminer l'association entre la consommation de boissons gazeuses ou de café et l'incidence et la gravité de la dysménorrhée primaire. Pour cela, l’équipe a recruté 1.809 étudiantes chinoises, âgées en moyenne de 19 ans, entre le 29 septembre 2020 et le 22 octobre 2020. Parmi elles, 906 résidaient dans des zones rurales. À l’aide d’un questionnaire, les informations démographiques et menstruelles des participantes ont été recueillies. Au total, 852 volontaires (47,1 %) ont reçu un diagnostic de dysménorrhée primaire, dont 25,9 % ont déclaré une dysménorrhée primaire sévère. Des douleurs menstruelles légères et modérées ont été signalées par 24,4 % et 49,6 % des jeunes femmes interrogées respectivement. L'incidence de la dysménorrhée primaire était également liée au flux menstruel et au cycle.
24 % de risques en plus de souffrir de règles douloureuses chez les consommatrices de sodas
Selon les résultats, la probabilité de consommer des boissons gazeuses était 40 % plus élevée chez les patientes vivant dans des zones rurales que celle des volontaires buvant d'autres boissons. Environ 51 % des participantes souffrant de règles douloureuses ont déclaré consommer des boissons gazeuses, contre 48,8 % de ceux qui n'en avaient pas. La probabilité de dysménorrhée primaire était 24 % plus élevée chez les consommatrices de boissons gazeuses.
D’après les auteurs, le lien entre la consommation de boissons gazeuses et la gravité des douleurs était dose-dépendante, la dysménorrhée primaire légère étant associée à une consommation hebdomadaire ou moins fréquente de boissons gazeuses. En revanche, une augmentation de la gravité de la douleur était associée à une fréquence de consommation plus élevée.
Le café offrirait un effet protecteur contre la dysménorrhée modérée à sévère
Les scientifiques ont constaté que 44,8 % et 55 % des participantes atteintes et non atteintes de règles douloureuses consommaient du café. La dysménorrhée primaire modérée à grave était 55 % moins probable chez les jeunes femmes buvant du café. "Cependant, cette association n'était pas dose-dépendante. (…) Des programmes périodiques de sensibilisation aux effets néfastes d'une consommation excessive de boissons gazeuses devraient être mis en place pour réduire la prévalence et l'exacerbation de la dysménorrhée primaire", ont conclu les auteurs.