C'est une petite révolution en matière de dépistage précoce. Une nouvelle étude de l'Université Columbia, aux Etats-Unis, révèle qu'un test rapide d'odorat, associé à un bref examen de la mémoire, peut prédire le déclin cognitif aussi précisément que des techniques d'imagerie coûteuses. Cette approche, plus simple, pourrait faciliter l’évaluation des risques liés à la maladie d'Alzheimer et autres formes de démence.
Prédire le déclin cognitif aussi efficacement que l’imagerie
Dirigée par le Dr Davangere P. Devanand, professeur de psychiatrie et neurologie, l’étude démontre l’efficacité de cette méthode simple pour évaluer le déclin cognitif chez les personnes âgées. Pour ce faire, les scientifiques ont analysé les données de 647 participants à une recherche sur le vieillissement de la clinique Mayo, suivis sur une période de huit ans, dont 102 ont développé un déclin cognitif et 34 ont progressé vers une démence.
Ils ont constaté que le test combinant identification des odeurs (Brief Smell Identification Test ou BSIT) et mémorisation (Blessed Information Memory Concentration Test ou BIMCT) permettait de prédire le déclin cognitif aussi efficacement que l'imagerie amyloïde, une méthode souvent utilisée mais coûteuse, qui consiste à examiner la densité des plaques amyloïdes dans le cerveau, une caractéristique de certaines maladies neurodégénératives comme l’Alzheimer.
Les résultats, publiés dans la revue Alzheimer’s & Dementia, montrent que cette combinaison de tests pourrait révolutionner le dépistage précoce des troubles cognitifs dans les cabinets de médecins généralistes, où les méthodes complexes de diagnostic ne sont pas toujours disponibles.
Un dépistage accessible et non invasif de l’Alzheimer
"L'un des aspects les plus enthousiasmants de cette étude réside dans son application concrète dans le monde réel", notent les chercheurs dans un communiqué. Ces tests, non invasifs et faciles à administrer, pourraient être intégrés dans les consultations de routine, de façon à identifier rapidement les personnes à risque et de les orienter vers des spécialistes, tout en évitant les coûts élevés liés à l'imagerie cérébrale complexe. Ce qui pourrait mener à des interventions plus rapides et une participation accrue aux essais cliniques sur la prévention des maladies neurodégénératives, qui touchent des dizaines de millions de personnes à travers le monde.