ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Un lien établi entre les violences conjugales et les commotions cérébrales chez les jeunes

Maltraitance

Un lien établi entre les violences conjugales et les commotions cérébrales chez les jeunes

Par Geneviève Andrianaly

Les sévices physiques, psychologiques et sexuels que les adolescents peuvent subir dans leurs relations amoureuses sont associés à un risque accru de commotion cérébrale.

Antonio_Diaz/iStock
Les violences physiques, psychologiques et sexuelles subies au sein des jeunes couples sont liées à une probabilité plus élevée de commotion cérébrale.
Les filles et les personnes non binaires victimes de sévices courent un "risque élevé".
Les commotions cérébrales sont souvent le résultat d'une secousse, d'une poussée ou d'une bousculade au sol.

On le sait : les adultes victimes de la violence d'un partenaire souffrent aussi souvent de lésions cérébrales traumatiques, notamment de commotions cérébrales. Cependant, jusqu'à présent, personne ne s'était penché sur la question de savoir si ce lien existait chez les jeunes subissant des sévices au sein de leurs relations amoureuses. Ainsi, des chercheurs de l'université de Calgary (Canada) ont effectué une étude afin de déterminer les soins cliniques prodigués à ces groupes à risque.

Commotion cérébrale : plus de risques pour les filles et les jeunes non binaires victimes de violences conjugales

Pour mener à bien les travaux, parus dans la revue Journal of Adolescent Health, ils ont utilisé les données de 2.926 élèves de 9ème et 10ème années (ce qui correspond à la troisième et à la seconde dans le système scolaire français). Les violences au sein des jeunes couples au cours des 12 derniers mois ont été mesurées à l'aide de trois éléments pour la persécution et de trois éléments pour la perpétration. L’équipe a demandé aux participants si un médecin ou une infirmière leur avait diagnostiqué une commotion cérébrale au cours de l’année précédente, où ils se trouvaient et ce qu'ils faisaient lorsqu'ils ont subi la commotion. "Nous avons créé un groupe de comparaison qui n'a pas subi de violence dans les fréquentations", a-t-elle précisé.

Les résultats ont montré qu’un jeune sur trois parmi les quelque 3.000 interrogés avait été victime de violences physiques, psychologiques et/ou sexuelles au cours des 12 derniers mois. D’après les auteurs, les sévices au sein du couple augmentaient les risques de commotions cérébrales chez les volontaires. En analysant les données par sexe, les scientifiques ont constaté que les filles et les personnes non binaires qui subissent des violences courent un "risque élevé" de commotion cérébrale. Chez les participants victimes de violence de la part d'un partenaire, les commotions cérébrales sont souvent le résultat d'une secousse, d'une poussée ou d'une bousculade au sol.

"Un dépistage de la violence dans les relations amoureuses" en cas de commotion cérébrale

Selon les chercheurs, cette étude contribuera à étayer les futures recommandations à l'intention des professionnels de la santé qui prennent en charge les adolescents. "Les praticiens qui ont un patient ayant subi une commotion cérébrale pourraient envisager un dépistage de la violence dans les relations amoureuses. Cela pourrait être une opportunité, en particulier si la commotion a été subie dans un environnement qui n'est pas le sien", a expliqué Deinera Exner-Cortens, auteure principale des recherches.