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Brûlures

Cartographier la peau humaine pour mieux traiter les brûlures et les maladies cutanées ?

Par Stanislas Deve

Des chercheurs ont créé un atlas cellulaire de la peau prénatale, ouvrant la voie à de nouvelles techniques pour améliorer les greffes cutanées de grands brûlés ou les traitements des cicatrices.

KazanovskyAndrey / istock
Une équipe de chercheurs a créé le premier atlas cellulaire de la peau prénatale humaine, révélant comment la peau et les follicules pileux se forment.
En fabriquant un "mini-organe" de peau capable de produire des cheveux en laboratoire, ils ont aussi découvert que des cellules immunitaires, les macrophages, jouent un rôle clé dans la formation des vaisseaux sanguins et la réparation sans cicatrice.
Ces avancées ouvrent des perspectives pour la médecine régénérative, notamment dans les greffes de peau pour les victimes de brûlures et les traitements contre les cicatrices.

La peau est l’organe le plus grand du corps humain, jouant un rôle crucial de barrière protectrice et de régulation thermique. Pourtant, sa complexité, surtout au cours du développement prénatal, est restée longtemps difficile à étudier, notamment parce que les modèles animaux présentent des différences majeures.

Pour la première fois, des chercheurs de l’Université de Newcastle (Royaume-Uni) ont créé un atlas cellulaire de la peau humaine prénatale, ouvrant ainsi la voie à des avancées majeures en matière de médecine régénérative. Cette découverte, en effet, pourrait un jour permettre d'améliorer les greffes de peau pour les victimes de brûlures et de mieux traiter les maladies congénitales cutanées.

Une carte détaillée de la formation de la peau

Dans le cadre de leurs travaux, publiés dans la revue Nature, les scientifiques ont utilisé des technologies de séquençage unicellulaire et d’autres outils génomiques pour cartographier les différentes cellules de la peau prénatale. Cet atlas cellulaire permet de mieux comprendre comment la peau, y compris les follicules pileux, se forme avant la naissance. Un travail d’autant plus important que la peau possède une capacité unique : avant la naissance, elle peut guérir sans laisser de cicatrices. Cela pourrait, à terme, aboutir à de nouvelles approches cliniques pour prévenir les cicatrices après des interventions chirurgicales ou des blessures.

Les chercheurs sont allés encore plus loin en créant un "mini-organe" de peau, appelé organoïde, capable de produire des cheveux en laboratoire, selon un communiqué. Grâce à cet organoïde, ils ont découvert que certaines cellules immunitaires, comme les macrophages, jouent un rôle crucial dans la formation des vaisseaux sanguins et la régénération sans cicatrice. Ce qui pourrait ouvrir la voie à des innovations pour améliorer la vascularisation des greffes de peau, un défi souvent rencontré dans la médecine régénérative.

Améliorer les greffes de peau pour les grands brûlés

L’organoïde offre également un modèle précieux pour étudier des maladies congénitales de la peau, comme l’ichtyose congénitale forme récessive. En comparant l’organoïde à la peau prénatale, les chercheurs ont identifié des similitudes qui permettent de mieux comprendre ces pathologies, lesquelles semblent avoir leur origine avant la naissance, dans l’utérus.

Les implications cliniques de cette étude sont particulièrement vastes. "Avec notre atlas prénatal de la peau humaine, nous avons fourni la première 'recette' moléculaire pour fabriquer la peau humaine et découvert comment les follicules pileux humains se forment avant la naissance, résument les chercheurs. Ces connaissances, au potentiel clinique incroyable, pourraient être utilisées en médecine régénérative, lors de l'offre de greffes de peau et de cheveux, comme pour les victimes de brûlures ou celles qui ont des cicatrices au niveau du cuir chevelu."