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ADN

La consommation de cannabis est associée à des changements épigénétiques

L’usage régulier de cannabis à fort taux de THC semble laisser une marque moléculaire unique au niveau des gènes, selon une étude centrée sur la méthylation de l’ADN qui éclaire les liens entre cannabis et santé mentale.

La consommation de cannabis est associée à des changements épigénétiques Ivan-balvan / istock




L'ESSENTIEL
  • Une nouvelle étude révèle que l'usage fréquent de cannabis à forte teneur en THC laisse une marque unique sur l'ADN, en modifiant les gènes liés à l'énergie et au système immunitaire, notamment le gène CAVIN1.
  • Les effets sont néanmoins différents chez les personnes ayant vécu un premier épisode de psychose. Cette découverte pourrait permettre, via des tests sanguins, d'identifier les utilisateurs à risque de développer des psychoses.
  • L’étude offre de nouvelles perspectives pour mieux comprendre comment le cannabis influence la santé mentale par le biais de voies biologiques, et donc pour mieux prévenir les troubles psychotiques.

Le THC, ou Delta-9-tétrahydrocannabinol, est la principale molécule psychoactive du cannabis, et son taux ne cesse d’augmenter depuis des décennies. Pour la première fois, une étude publiée dans la revue Molecular Psychiatry révèle que la consommation de cannabis dit puissant, défini par une teneur en THC supérieure à 10 %, laisse une signature distincte sur l'ADN. Mettant ainsi en lumière l’impact biologique jusque-là mal compris de cette drogue récréative, notamment sur la santé mentale.

Le cannabis à fort taux de THC laisse une marque unique sur l'ADN

Pour ce faire, les chercheurs de l’Université d'Exeter, au Royaume-Uni, ont analysé la méthylation de l'ADN, un processus épigénétique qui influence l'expression des gènes sans modifier leur séquence, dans des échantillons sanguins de 682 personnes provenant du Royaume-Uni, de France, d’Espagne ou encore du Brésil. Certains participants avaient vécu leur premier épisode de psychose, d’autres n’avaient jamais connu d'expérience psychotique, mais la plupart étaient des consommateurs réguliers (au moins une fois par semaine) de cannabis "puissant" depuis l’âge de 16 ans environ.

Leurs résultats montrent d’abord que les utilisateurs fréquents de cannabis à fort taux de THC présentent "des modifications dans les gènes liés aux fonctions énergétiques et immunitaires, notamment le gène CAVIN1, qui pourrait affecter la réponse immunitaire et la production d’énergie", selon un communiqué. Des altérations qui, précise l’étude, ne sont pas liées à l’impact bien établi du tabac, souvent mélangé au cannabis dans les joints des intéressés, sur la méthylation de l’ADN. "Notre étude est la première à démontrer que le cannabis à haute teneur en THC laisse une marque moléculaire unique au niveau des gènes", note la professeure Marta Di Forti, autrice principale des travaux.

Comprendre le lien entre cannabis et santé mentale

Autre enseignement : la différence frappante entre les consommateurs de cannabis ayant déjà vécu un épisode de psychose et ceux qui n'en ont jamais souffert. Cela suggère que des tests sanguins basés sur ces signatures ADN pourraient, à terme, aider à identifier les utilisateurs les plus à risque de développer des troubles psychotiques, que ce soit dans un cadre récréatif ou médical.

Alors que la méthylation de l'ADN est un processus qui permet à des facteurs environnementaux, comme la consommation de substances, d’influencer l'activité des gènes, cette étude offre de nouvelles perspectives pour comprendre comment l'usage du cannabis peut influencer la santé mentale par le biais de voies biologiques. Ce qui pourrait avoir des répercussions majeures dans la prévention clinique des troubles psychotiques.

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