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Rhumatologie

La goutte, c’est principalement à cause de vos gènes !

Par Geneviève Andrianaly

Une vaste étude révèle que la goutte est une maladie chronique dont la cause majeure est la génétique, et non le mode de vie de la personne qui en souffre.

Staras/iStock
La goutte est un rhumatisme dû à des dépôts de cristaux microscopiques d’acide urique dans les articulations.
Des chercheurs néo-zélandais ont identifié de nouveaux gènes et voies immunitaires, comme l'interleukine-6, qui favorisent l’apparition de cette maladie chronique.
Ils espèrent que de meilleurs traitements seront mis au point grâce aux nouvelles cibles découvertes ou suggèrent d’utiliser des médicaments déjà utilisés pour soulager des maladies liées au système immunitaire.

Fièvre, frissons, gros orteil rouge, chaud et gonflé… Ces symptômes indiquent une crise de goutte. Cette maladie chronique est un rhumatisme dû à des dépôts de cristaux microscopiques d’acide urique dans les articulations. Si cette pathologie, qui touche principalement les hommes, peut apparaître avec l’âge, à cause d’une alimentation riches en purines (alcool, boissons sucrées, viande rouge…) ou encore d’une diminution de l’élimination rénale de l’acide urique par altération du filtre rénal, elle peut aussi survenir en cas de prédisposition génétique.

140 nouveaux gènes et voies immunitaires liés à la goutte ont été identifiés

Dans une récente étude, publiée dans la revue Nature Genetics, des chercheurs de l'université d'Otago (Nouvelle-Zélande) ont assuré que la cause fondamentale de la goutte était la génétique, et non le mode de vie des patients. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont examiné les données ADN de 2,6 millions de personnes provenant du monde entier, dont 120.295 adultes atteints de goutte prévalente. En analysant ces informations génétiques, les auteurs ont constaté que la génétique jouait un rôle important dans les raisons pour lesquelles certaines personnes souffrent ou non de ce rhumatisme articulaire.

"Nous avons détecté 377 loci et 410 signaux génétiquement indépendants (149 loci précédemment non signalés dans l'urate, à savoir le terme qui permet de décrire tous les sels ou cristaux retrouvés au sein de l'acide urique, et la goutte)", peut-on lire dans les résultats. Grâce à un schéma de hiérarchisation, l’équipe a identifié des gènes candidats dans le processus inflammatoire de la goutte, notamment des gènes impliqués dans le remodelage épigénétique, l'osmolarité cellulaire et la régulation de l'activité de l'inflammasome NLRP3 (NOD-like receptor protein 3).

Goutte : améliorer le traitement des patients grâce à ces nouvelles cibles découvertes

"Nous espérons qu'avec le temps, des traitements meilleurs et plus accessibles seront disponibles grâce aux nouvelles cibles que nous avons identifiées", a déclaré Tony Merriman, auteur principal des recherches. Selon les scientifiques, l'une des options pourrait être la reconversion d'un médicament utilisé pour traiter une série d'autres maladies liées au système immunitaire, notamment la polyarthrite rhumatoïde. "Par exemple, le tocilizumab qui cible un récepteur d'un signal immunitaire, l'interleukine-6, que l’étude a identifié comme un nouveau gène de la goutte."