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Voyage et vacances

Avion : aucune preuve que les allergènes de noix peuvent se propager par la ventilation

Par Sophie Raffin

Des chercheurs britanniques assurent qu’il n’y a aucune preuve que les allergènes d’arachides puissent circuler dans la cabine pendant un vol par le biais du système de ventilation de l’avion.

AVI stock/istock
Selon une étude, aucune preuve vient étayer la croyance selon laquelle les allergènes de noix et d'arachides peuvent être propagés par la ventilation dans les avions.
Les résidus présents sur les surfaces (tablette, écrans, accoudoir...) présentent le principal risque de réaction allergique pendant un vol.
Les réactions allergiques à la nourriture sont 10 à 100 fois moins fréquentes pendant les vols qu'au sol.

Grignoter les fruits secs offerts par la compagnie a été pendant longtemps l’un des petits plaisirs des voyages en avion. Toutefois, le sachet a progressivement disparu des vols… en premier lieu par une recherche d’économie des transporteurs, mais aussi, car plusieurs cas de réactions allergiques de passagers sensibles aux arachides sont survenus en vol.

Dans ces cas, le système de ventilation des appareils a été soupçonné de répandre des résidus d’allergènes dans l’ensemble de la cabine. Une nouvelle étude, publiée dans la revue Archives of Disease in Childhood le 16 octobre 2024, met à mal cette théorie. Les chercheurs de l’Imperial College London assurent qu’il n’y a pas de preuve que la ventilation soit en cause.

Allergies alimentaires : les surfaces plus problématiques que la ventilation

Après évaluer les risques allergiques en vol, les auteurs ont repris les données de l'examen systématique des preuves publiées remontant jusqu’à 1980, commandé par l'Autorité de l'aviation civile du Royaume-Uni en 2023.

Premier constat : à l’exception notable des vapeurs provenant des poissons et des fruits de mer ou encore l’exposition à la farine de blé, les réactions allergiques aux aliments en aérosol sont rares et rarement reproductibles.

Concernant les allergènes d’arachide plus précisément, s’ils peuvent être détectés à de très faibles niveaux dans l’air lors du décorticage des noix, ils se déposent rapidement et ne peuvent être présents qu’à proximité de l’aliment. Ils circulent ainsi très peu et difficilement dans l’air.

"De plus, les systèmes de ventilation des cabines d'avion sont conçus pour faire circuler l'air à travers l'avion, plutôt que le long de la cabine, minimisant ainsi le risque de propagation des contaminants générés par les passagers dans la cabine, expliquent les auteurs dans un communiqué. L'air est entièrement renouvelé toutes les trois à quatre minutes pendant un vol. En comparaison, ce chiffre est de 10 minutes dans les hôpitaux et les salles de classe. Dans les grands avions commerciaux modernes, environ la moitié de l'air entrant est de l'air recyclé qui a traversé des filtres à particules qui éliminent efficacement la poussière, les vapeurs, les microbes et capturent en même temps les particules alimentaires aérosolisées. L'autre moitié vient de l'extérieur." Ainsi pour eux, la ventilation ne peut pas propager l’allergène. Le véritable risque pour les voyageurs allergiques sont les surfaces. "Les résidus d'allergènes sur les surfaces, telles que les tablettes et les écrans vidéos au dos des sièges, constituent le principal risque, un risque qui est probablement accru par les temps d'escales très rapides mis en place par de nombreuses low cost."

Allergie et vol : il ne faut pas hésiter à nettoyer sa place

Toutefois, nouvelle rassurante : ​​les réactions allergiques aux aliments sont environ 10 à 100 fois moins fréquentes pendant les vols qu'au sol. Cependant, les chercheurs reconnaissent que cela pourrait être lié au fait que les passagers allergiques prennent plus de précautions lorsqu'ils voyagent en avion.

Pour réduire les risques d’une contamination involontaire en touchant des objets exposés aux allergènes, les auteurs recommandent de nettoyer l’écran du système de divertissement, la tablette, les accoudoirs ou encore le siège avec des lingettes désinfectantes avant le décollage. Pour eux, ce geste est "particulièrement important, étant donné le nettoyage minimal de la cabine qui se produit souvent entre les vols, en particulier avec les compagnies aériennes à bas coût". Ils proposent que les passagers souffrant d’allergie soient autorisés à embarquer en avance pour pouvoir le faire sans stress. Ils ajoutent que ce type de mesure a déjà été rendu obligatoire aux USA.

Autre conseil : les passagers présentant un risque d'anaphylaxie doivent avoir des auto-injecteurs d'adrénaline, comme un EpiPen, dans leur bagage à main, car ces dispositifs ne sont pas toujours inclus dans les trousses médicales de bord. Par ailleurs, le personnel de cabine n'est pas toujours autorisé à les utiliser.