Le lymphome de Hodgkin, un cancer rare du sang et du système immunitaire, touche principalement les jeunes. Actuellement, les traitements standards, qui incluent souvent la chimiothérapie et la radiothérapie, permettent de guérir plus de 80 % des patients. Mais ces traitements agressifs s’accompagnent souvent d'effets secondaires graves et durables : cancers secondaires, infertilité, maladies cardiaques et pulmonaires...
Une nouvelle étude, publiée dans le New England Journal of Medicine, apporte toutefois une lueur d’espoir pour les patients souffrant d’un lymphome hodgkinien : un traitement innovant, qui mobilise le système immunitaire, a permis d’atteindre un taux de survie exceptionnel, plus élevé que les thérapies conventionnelles. Il pourrait bientôt devenir la nouvelle norme de soins.
Réduire les effets secondaires et améliorer le taux de guérison
"Nous verrons beaucoup moins de cancers du sein 20 à 30 ans plus tard chez ces patients, moins d’infertilité et moins de maladies cardiaques, explique dans un communiqué le Dr Jonathan Friedberg, chercheur au Wilmot Cancer Institute (Etats-Unis) et auteur principal de l'étude. L’objectif de ce traitement est de réduire ces effets secondaires tout en améliorant le taux de guérison."
L’essai clinique a inclus près de 1.000 patients dans des centaines de centres aux États-Unis et au Canada. Ils ont été répartis en deux groupes : un premier a reçu la thérapie standard à base de chimiothérapie et de brentuximab vedotin, un médicament ciblant spécifiquement les cellules cancéreuses ; le second a bénéficié d’une combinaison de chimiothérapie et d’immunothérapie avec le nivolumab, un traitement stimulant le système immunitaire pour attaquer les cellules cancéreuses.
92 % des patients sous immunothérapie ont vu leur cancer se stabiliser
Après deux ans de suivi, les résultats sont clairs : 92 % des patients sous immunothérapie ont vu leur cancer se stabiliser, contre 83 % pour le traitement standard. Cette nouvelle approche a aussi permis de réduire les effets secondaires graves observés habituellement chez les jeunes patients, notamment en évitant l’utilisation systématique de la radiothérapie. A noter que l’essai a innové en incluant des patients de différents âges, allant de 12 à plus de 60 ans – un concept rare dans les essais cliniques.
Les conclusions étaient si prometteuses que l’Institut national du cancer américain (NCI) a interrompu l’étude plus tôt que prévu pour permettre une évaluation rapide par la Food and Drug Administration (FDA), le gendarme américain de la santé. Le nivolumab, déjà approuvé pour d’autres types de cancers, pourrait bientôt intégrer les recommandations de traitement standard pour les stades 3 et 4 du lymphome de Hodgkin. Si cette nouvelle thérapie est approuvée, elle pourrait changer la donne pour les 20 % de patients qui ne bénéficient pas des traitements actuels.