Réduire la "fracture alimentaire" est un enjeu de santé publique. Dans un récent rapport, l’Institut Montaigne, un groupe de réflexion libéral, a rappelé que la France était actuellement confrontée à plusieurs défis alimentaires. Sur le plan social, l’inflation a aggravé l’insécurité alimentaire. Ainsi, face à la hausse des prix, 37 % des personnes ne parviennent pas à s’alimenter correctement tous les jours ou de façon qualitative. Côté santé, les cas d’obésité (dont le taux a doublé en 30 ans), de surpoids, de diabète et de maladies cardiovasculaires ne cessent de s'accroître, car les citoyens se tournent de plus en plus vers des aliments transformés, riches en sucre, sel et graisses et ne mangent pas assez de fruits et légumes.
Taxer les produits sucrés à 20 % et financer un chèque mensuel de 30 euros
Face à ce constat alarmant, l’Institut Montaigne a formulé des recommandations chiffrées et testées pour lutter contre l’épidémie de malbouffe et la précarité alimentaire. Dans un premier temps, elle propose d’augmenter la TVA sur les produits sucrés, à savoir certains chocolats, les céréales de petit-déjeuner, les confiseries, les pâtes à tartiner, les viennoiseries ou encore les pâtisseries industrielles. La taxe passerait ainsi de 5,5 à 20 % pour les aliments concernés.
Autre suggestion : apporter un soutien budgétaire aux 4 millions de Français les plus modestes pour faciliter l’achat de quatre portions de fruits et légumes par jour. "Les recettes additionnelles de TVA, estimées à environ 1,2 milliard d'euros par an, pourraient être redistribuées au financement quasi complet du chèque alimentaire" de 30 euros, que l’institut conseille d’instaurer de manière temporaire, jusqu’en 2027, avec une évaluation de son efficacité à cette date afin de décider de son éventuelle prolongation. Elle préconise également d’encourager les Français à se procurer des fruits et légumes par le biais des tickets restaurants.
Une répartition des responsabilités
"Les politiques publiques doivent désormais répartir équitablement la charge de la transition entre les différents acteurs de la chaîne agro-alimentaire afin que chacun d’entre eux joue son rôle", a conclu l’Institut Montaigne qui estime que les responsabilités ne peuvent plus reposer uniquement sur les consommateurs.