- L'ostéoporose, maladie osseuse, est un facteur de risque de fracture de la hanche.
- Les antécédents familiaux de fracture en font aussi partie.
- Des examens permettent d'évaluer le risque de fracture.
Le 20 octobre est la journée mondiale de l’ostéoporose. Chaque année, la maladie du squelette est à l’origine de près de 490.000 fractures en France, d’après les chiffres de l’Inserm. Les antécédents familiaux font partie des facteurs de risque, comme l’explique Dr Emmanuelle Vignot. La rhumatologue est spécialiste de l’ostéoporose aux Hospices Civils de Lyon, et membre du GRIO, le groupe de recherche et d’information sur les ostéoporoses. Pour Pourquoi Docteur, elle revient sur le risque de fracture de la hanche, lié à un antécédent chez un parent ou un proche.
Ostéoporose : les antécédents de fracture concernent tous les parents du premier degré
Comme elle l’explique, la question des antécédents familiaux est posée à chaque consultation. "Est-ce que votre mère a fait une fracture du col du fémur ?", demande-t-elle ainsi à ses patients. Elle précise toutefois qu’il ne faut pas s’arrêter à cette seule interrogation. "Il faut poser la même question pour le père, les frères et sœurs et les parents du premier degré, indique-t-elle. Une fracture chez un parent du premier degré est d’ailleurs l’une des indications de remboursement de l’ostéodensitométrie."
Antécédents familiaux : un facteur de risque plutôt qu’une hérédité
Pour autant, cette spécialiste précise qu’il est "difficile de parler d’hérédité", elle évoque plutôt une "pré-disposition familiale". "Ce n'est pas une maladie transmissible, rappelle-t-elle. Les antécédents familiaux sont un facteur de risque supplémentaire associé aux autres comme l’âge ou la ménopause." Pour l’heure, la science n’a pas identifié les gènes potentiellement impliqués dans l’ostéoporose. Pour la rhumatologue, il faudrait aussi se pencher sur l’épigénétique, soit les modifications environnementales qui peuvent avoir un impact sur l’expression des gènes. "Le mode de vie a probablement un impact dans cette part génétique car il est souvent très familial", soulève-t-elle.
Quels sont les moyens de prévention face aux antécédents familiaux ?
"Lorsqu’il y a un antécédent familial de fracture de la hanche chez un parent du premier degré, essentiellement père ou mère, demandez a votre médecin traitant ou éventuellement à votre gynécologue de vous prescrire une ostéodensitométrie, recommande la Dr Vignot. Puis, éventuellement d’en référer à un rhumatologue s’il est difficile de prendre une décision thérapeutique ou de surveillance uniquement."
L’ostéodensitométrie permet d’évaluer les risques de fracture de la hanche : cet examen mesure la densité osseuse. Il permet de diagnostiquer l’ostéoporose. "Souvent, le premier contrôle est réalisé autour de la cinquantaine après l’installation de la ménopause, indique la Dr Emmanuelle Vignot. Puis, un contrôle est effectué deux ou trois ans plus tard pour vérifier qu’il n’y a pas eu de perte osseuse rapide post-ménopausique, qui pourrait faire changer l’attitude thérapeutique. Il faut aussi s’assurer qu’il n’y pas eu de fracture dans l’intervalle." Si les résultats ne varient pas ou peu, le contrôle suivant est réalisé quatre à cinq ans plus tard. Lorsque les résultats indiquent une diminution de la densité minérale osseuse, l’une des conséquences de la maladie, le médecin s’aide du FRAX®, un outil de calcul du risque de fracture à dix ans. Dans ce dernier, un cas de fracture de la hanche chez un proche est considéré comme un facteur de risque.