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Découverte

Une équipe identifie l'origine d'un cancer mortel de l’ovaire

Par Mégane Fleury

Des chercheurs ont découvert les causes du carcinome séreux de haut grade, la forme la plus agressive du cancer de l’ovaire. 

mi-viri/istock
Le carcinome séreux de haut grade est une forme grave de cancer de l'ovaire.
Dans une étude sur des souris, des chercheurs ont réussi à identifier des cellules impliquées dans son apparition.
Appelées cellules ciliées, elles se développent à partir des cellules souches.

En 2023, plus de 5.300 nouveaux cas de cancer de l’ovaire ont été diagnostiqués en France, selon l’Institut national du cancer. La maladie peut prendre différentes formes, parmi elles, le carcinome séreux de haut grade. Cette tumeur, particulièrement agressive, se développe dans la trompe de Fallope. Il n’existe pas d’outil spécifique permettant de la diagnostiquer précocement : aujourd’hui, elle représente la sixième cause de décès par cancer chez les femmes. Pour améliorer le dépistage et permettre de réduire le taux de mortalité de cette maladie, des chercheurs ont voulu mieux connaître les causes de ce cancer. Dans Nature Communications, ils expliquent avoir découvert une famille de cellules impliquées dans son apparition : les cellules dites pré-ciliées. 

Cancer de l’ovaire : quelles cellules sont impliquées dans l’apparition des tumeurs ? 

Les scientifiques ont utilisé des souris pour mener leurs travaux. Dans un premier temps, ils ont recensé et caractérisé toutes les cellules présentes dans la trompe utérine des rongeurs. "La question était de savoir dans quelle mesure ces cellules contribuent au cancer de l'ovaire", précise Alexander Nikitin, auteur principal de la recherche. 

Pour comprendre leur rôle, ils se sont aussi intéressés aux gènes auxquels ces cellules sont liées. Chez l’humain, en cas de carcinome séreux de haut grade, un gène appelé TP53 (Trp53 chez la souris) est muté dans plus de 96 % des cas. Aussi, des composants d’une voie contrôlée par le gène rétinoblastome 1 (RB1 chez l'homme, Rb1 chez la souris) sont altérés dans plus de 60 % des cas. "Ces deux gènes suppriment les tumeurs lorsqu'ils fonctionnent correctement", indiquent les auteurs.

Le rôle des cellules pré-ciliées dans l’apparition du cancer de l’ovaire 

Dans des recherches antérieures sur le carcinome séreux de haut grade dans l'ovaire, il a été observé que les cellules souches sont l'unes des principales responsables du développement du cancer après l'inactivation de ces deux gènes. Dans leur étude, les chercheurs les ont inactivés, ils n’ont pas constaté de développement de cancer, mais le décès de cellules souches. "Elles ne peuvent tout simplement pas vivre sans Trp53, donc au lieu de transformer les cellules, vous les éliminez", indique Alexander Nikitin.

Avec ses collègues, ils ont remarqué que les carcinomes séreux de haut grade se formaient chez la souris génétiquement modifiée après l'inactivation de Trp53 et Rb1 dans des cellules exprimant un gène appelé Pax8. Grâce à une analyse informatique, ils ont recherché des cellules qui n'étaient pas des cellules souches mais qui exprimaient Pax8. "Nous avons découvert qu'il existe une population de cellules qui correspond vraiment à ces critères, raconte-t-il. Les cellules se révèlent être des cellules prématurées de ciliogenèse, ou des cellules transitionnelles pré-ciliées."

Mieux comprendre le cancer de l’ovaire pour mieux le soigner 

Ces dernières se développent à partir de cellules souches. "Elles sont des intermédiaires dans la lignée entre les cellules souches et leur état final, appelé cellules ciliées, qui permettent le mouvement des fluides et des ovules dans la trompe de Fallope", développent les auteurs. Pour Alexander Nikitin, cette étude permet de comprendre les origines de ce cancer particulièrement mortel, mais elle offre aussi de nouvelles perspectives scientifiques. "Nous avons également identifié des mécanismes qui peuvent être potentiellement utilisés pour de nouvelles thérapies et de nouveaux outils de diagnostic", conclut-il. 

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