"Le paludisme est aussi vieux que la civilisation égyptienne elle-même, mais la maladie qui a tourmenté les pharaons appartient maintenant à son histoire et non à son avenir." C’est par ces mots que le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, a annoncé l’éradication de la maladie transmise par les moustiques de l’Égypte.
Éradication du paludisme : l’Égypte est le 3e pays de la région à y parvenir
Dans un communiqué publié le 20 octobre 2024, le DG de l’institution ajoute que "cette certification de l'Égypte comme exempte de paludisme est vraiment historique et témoigne de l'engagement du peuple et du gouvernement égyptien à se débarrasser de cet ancien fléau".
L’Égypte est le 3e pays de la région "Méditerranée orientale" à obtenir la certification sans paludisme. Les premiers étaient les Émirats arabes unis et le Maroc. À l'échelle mondiale, 44 pays et 1 territoire ont atteint cette étape.
"Recevoir le certificat d'élimination du paludisme aujourd'hui n'est pas la fin du voyage, mais le début d'une nouvelle phase. Nous devons maintenant travailler sans relâche et avec vigilance pour soutenir notre réussite en maintenant les normes les plus élevées en matière de surveillance, de diagnostic et de traitement, de gestion intégrée des vecteurs et en maintenant notre réponse efficace et rapide aux cas importés. Nos efforts multisectoriels continus seront essentiels pour préserver le statut de l'Égypte exempt de paludisme", a expliqué de son côté Son Excellence Dr Khaled Abdel Ghaffar, vice-Premier ministre d'Égypte.
Sans paludisme : une certification obtenue après 3 ans sans chaîne de transmission
Pour obtenir la certification “sans paludisme” par l’OMS, le pays doit prouver “hors de tout doute raisonnable”, que la chaîne de transmission du paludisme indigène par les moustiques Anopheles a été interrompue à l'échelle nationale pendant au moins les trois dernières années. Les autorités locales doivent aussi démontrer leur capacité à empêcher le retour de la circulation du virus.
Les premières tentatives de l’Égypte à endiguer le virus remontent aux années 1920. Le pays avait alors interdit la culture du riz et les cultures agricoles près des habitations. Par la suite, le paludisme y est devenu une “maladie à déclaration obligatoire” en 1930. Différents dispositifs de soin ont été déployés au fil des années et des progrès médicaux. Aujourd'hui, le diagnostic et le traitement de la maladie sont fournis gratuitement à l'ensemble de la population égyptienne.
En France métropolitaine, les cas de paludisme sont quasi-exclusivement des patients contaminés lors de séjours dans des pays où le paludisme circule activement.