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Prévention

AVC : les nouvelles recommandations de l'American Stroke Association

Par Sophie Raffin

Le dépistage, la modification des habitudes pour adopter une vie plus saine et réduire les inégalités sont des clés essentielles pour réduire les risques d’accident vasculaire cérébral, assurent les nouvelles directives de l'American Stroke Association.

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Jusqu'à 80 % des accidents vasculaires cérébraux pourraient être évités, selon l'American Stroke Association.
Les nouvelles directives de prévention des accidents vasculaires cérébraux de l'organisation exhortent les professionnels de la santé à dépister les patients pour les facteurs de risque comme l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie, l'hyperglycémie et l'obésité.
L'association recommande également de prêter attention aux facteurs de risque spécifiques aux femmes.

En France, on dénombre 1 AVC toutes les 4 minutes. L'American Stroke Association assure que jusqu’à 80 % d’entre eux pourraient être évités en adoptant ses directives comme améliorer le dépistage et adopter un mode de vie sain.

L’organisation qui travaille pour améliorer la prévention et la prise en charge a présenté la mise à jour de ses recommandations, 10 ans après les dernières. Elles ont été publiées le 21 octobre 2024 dans la revue Stroke.

AVC : identifier les personnes à risque et promouvoir une bonne hygiène de vie

"Le moyen le plus efficace de réduire la survenue d'un accident vasculaire cérébral et d'un décès lié à un AVC est de prévenir le premier accident vasculaire cérébral, appelé prévention primaire", prévient la Dr Cheryl D. Bushnell, présidente du groupe de rédaction de lignes directrices dans un communiqué. "Certaines populations ont un risque élevé d'accident vasculaire cérébral, qu'il soit dû à la génétique, au mode de vie, aux facteurs biologiques et/ou aux déterminants sociaux de la santé, et dans certains cas, les gens ne reçoivent pas de dépistage approprié pour identifier leur risque."

C’est pourquoi une des premières recommandations des spécialistes est de privilégier et de faciliter l’identification des personnes à risque. Les professionnels de santé recommandent de dépister l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie, l'hyperglycémie et l'obésité par le biais d’examens physiques et de tests sanguins. "Ces conditions doivent être abordées avec un mode de vie sain et des changements de comportement et peuvent inclure des médicaments pour certains patients. Les traitements antihypertenseurs pour baisser la tension artérielle et les statines pour diminuer le cholestérol peuvent aider à réduire le risque d’un premier AVC chez les adultes présentant un risque accru ou qui sont soignés contre des maladies cardiovasculaires", précisent les auteurs.

Dans les directives mises à jour, les experts assurent qu'agir sur les comportements de mode de vie est l'un des meilleurs moyens de réduire le risque d’AVC du patient. Pour eux, il est important de promouvoir l'arrêt du tabac, l'augmentation de l'activité physique, l'amélioration des habitudes alimentaires ou encore un meilleur sommeil.

AVC : il faut faire attention aux femmes et aux minorités

S'appuyant sur les travaux menés sur l'AVC au cours des dix dernières années, l’équipe a aussi établi des recommandations spécifiques pour les femmes. "Les professionnels de la santé devraient dépister les affections qui peuvent augmenter le risque d'accident vasculaire cérébral chez une femme, y compris l'utilisation de contraceptifs oraux, l'hypertension artérielle pendant la grossesse, d'autres complications de la grossesse telles que la naissance prématurée, l'endométriose, l'insuffisance ovarienne prématurée et la ménopause précoce. Le traitement de l'hypertension artérielle durant la grossesse et dans les six semaines suivant l'accouchement est recommandé pour réduire le risque d'hémorragie intracérébrale maternelle", écrivent les auteurs.

Ils ajoutent aussi qu’il faut aussi faire attention aux femmes transgenres ou aux personnes en transition de genre. En effet, contrairement aux idées reçues, elles sont aussi à risque.

Les professionnels de la santé cardiaque et cérébrale ajoutent qu’il faut aussi améliorer l’équité en matière de santé par le biais de mesure pouvant contrer les déterminants sociaux qui impactent les risques d’AVC comme le lieu d’habitation, le niveau d’éducation et/ou social, l’origine, l’accès au soin ou le racisme structurel.

"La mise en œuvre des recommandations de cette ligne directrice permettrait de réduire considérablement le risque que les gens aient un premier accident vasculaire cérébral. La plupart des stratégies que nous recommandons pour prévenir les accidents vasculaires cérébraux aideront également à réduire le risque de démence, un autre problème de santé grave lié à des problèmes vasculaires dans le cerveau", conclut le Dr Bushnell.