Au XXIème siècle, trois coronavirus émergeants sont à l’origine de maladies respiratoires humaines graves et d’épidémie mortelles selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) : le SRAS-CoV en 2003, le MERS-CoV en 2012 et le SARS-CoV-2 en 2020.
Le SARS-CoV-2 plus contagieux
Des chercheurs de l'Université de Kobe, au Japon, ont voulu comprendre pourquoi le SARS-CoV-2 était plus contagieux que ses prédécesseurs. Lors de leurs recherches, ils ont découvert que le SARS-CoV-2 avait une enzyme capable de défaire la réponse du système immunitaire inné.
Chez l’Homme, il y a deux types de mécanismes de défense : l’immunité innée et l’immunité adaptative. La première est constituée, selon le ministère de la Santé du Québec, d’une ligne de défense externe (tout ce qui empêche les agents pathogènes de pénétrer dans l’organisme) et d’une ligne de défense interne (cellules et protéines qui luttent contre la prolifération des agents infectieux une fois qu’ils sont dans l’organisme). En revanche, l’immunité adaptative se renforce petit à petit, avec l’exposition aux agents pathogènes. C’est sur celle-ci que repose la vaccination.
“Le [SARS-CoV-2] est si infectieux que nous nous sommes demandés quels mécanismes le virus utilisait pour échapper si efficacement au système immunitaire inné”, indique SHOJI Ikuo, l’un des auteurs de l’étude, dans un communiqué.
Une enzyme qui détourne le système immunitaire
Dans de précédents travaux, les scientifiques avaient découvert un marqueur moléculaire appelé ISG15 qui permet au système immunitaire inné d’identifier le virus et de le combattre. Mais, dans cette nouvelle étude publiée dans la revue Journal of Virology, les chercheurs ont découvert que le SARS-CoV-2 possédait une enzyme qui éliminait le marqueur ISG15.
SRAS-CoV et MERS-CoV possèdent aussi une enzyme qui élimine le marqueur ISG15, mais cette enzyme est beaucoup moins efficace que celle du SARS-CoV-2. C’est donc pour cette raison, l’efficacité de l’enzyme, que le SARS-CoV-2 est plus contagieux.
“Ces résultats suggèrent que le nouveau coronavirus est tout simplement plus efficace pour échapper à cet aspect du mécanisme de défense du système immunitaire inné, ce qui explique pourquoi il est si infectieux, souligne SHOJI Ikuo. Nous pourrions être en mesure de développer de nouveaux médicaments antiviraux si nous parvenons à inhiber la fonction de l’enzyme”.