- Une étude menée au Canada révèle qu'une carence en vitamine D durant l'enfance pourrait augmenter le risque de maladies auto-immunes comme le diabète de type 1.
- La vitamine D joue un rôle clé dans le bon fonctionnement du thymus, un organe qui entraîne le système immunitaire à ne pas attaquer les tissus sains. En l'absence de vitamine D, le thymus vieillit plus vite, perturbant ce processus.
- En France, la prévalence de la carence en vitamine D concernerait près de 7 % des adultes et 4 % des enfants, et atteindrait 13 % chez les adolescents, selon une enquête de Santé publique France.
Fournie par l’alimentation et synthétisée grâce au soleil, la vitamine D est indispensable au bon fonctionnement de l’organisme. Connue pour son rôle dans l'absorption du calcium et la solidité des os, elle est également essentielle à la régulation du système immunitaire. Pourtant, la majorité de la population se trouve en manque de vitamine D, ce qui peut mener à de multiples complications de santé.
Une nouvelle étude, menée au Canada par l’Université McGill, vient souligner un danger méconnu de cette carence chez les jeunes : un risque accru de maladies auto-immunes à l’âge adulte.
La carence en vitamine D accélère le vieillissement du thymus
Les chercheurs, qui ont publié leurs résultats dans la revue Science Advances, ont mis en lumière l'impact d'un manque de vitamine D sur le thymus, un organe essentiel au bon développement du système immunitaire chez l’enfant. Ce dernier entraîne les cellules immunitaires à reconnaître les tissus du corps pour éviter qu'elles ne les attaquent par erreur. Cependant, en l’absence de vitamine D, ce processus vital se dérègle.
Le professeur John White, principal auteur de l’étude, explique dans un communiqué que la carence en vitamine D accélère le vieillissement du thymus. Or, "un thymus vieillissant devient ‘fuyant’, laissant passer des cellules immunitaires qui peuvent attaquer des tissus sains, augmentant ainsi le risque de maladies auto-immunes, comme le diabète de type 1", précise-t-il.
Dans certaines régions du Canada, où la production de vitamine D par l’organisme s'arrête entre l'automne et le printemps, faute de soleil, il est essentiel de veiller à un apport adéquat, notamment chez les enfants. "La supplémentation devient alors cruciale", insiste le Pr White. Il recommande aux parents de consulter leur médecin pour s’assurer que leurs enfants reçoivent la bonne quantité de vitamine D, particulièrement en hiver.
7 enfants sur 10 en carence de vitamine D
En France aussi, dans une moindre mesure, on manque de vitamine D : seuls 1 adulte sur 4 et 3 enfants sur 10 en ont un seuil adéquat, selon une enquête de Santé publique France menée jusqu’à 2016. La prévalence de la carence en vitamine D concernerait près de 7 % des adultes et 4 % des enfants, et atteindrait 13 % chez les adolescents. Mais "il est possible de corriger ce déficit et de le prévenir en adoptant une bonne hygiène de vie", rappelle l’Inserm.
Pour rappel, les apports quotidiens en vitamine D sont le plus souvent couverts grâce à deux choses. D’une part, l’exposition au soleil : il est recommandé de s'exposer 15 à 20 minutes par jour en fin de matinée ou dans l’après-midi. D’autre part, l'alimentation : de nombreux produits sont riches en vitamine D comme les poissons gras (hareng, sardines, saumon, etc.), les champignons (girolles, cèpes et morilles), le jaune d’œuf, le chocolat noir, le beurre et les margarines ou encore les abats.