- Des scientifiques ont découvert comment activer et désactiver les cellules CAR-T.
- Les cellules CAR-T détectent et ciblent les antigènes, notamment présents à la surface des cellules tumorales pour détruire ces dernières.
- Cette découverte pourrait permettre, à terme, de mieux traiter les tumeurs solides, en protégeant les cellules saines.
Entre 1990 et 2023, le nombre de nouveaux cas de cancers a doublé en France, selon le Panorama des cancers en France - édition 2023. L’augmentation est de 98 % chez l’homme et de 104 % chez la femme, toutes localisations confondues. Face à ce phénomène croissant, l’enjeu de la recherche est de traiter au mieux les malades et, in fine, de les guérir.
Activer et désactiver les cellules CAR-T
Dans une nouvelle étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences et rapportée par EurekAlert, des scientifiques ont découvert une façon d'activer et de désactiver les cellules CAR-T, pour Chimeric Antigen Receptor en anglais, des lymphocytes T modifiés génétiquement pour les doter de récepteur antigénique. Cela pourrait permettre, à terme, de mieux traiter les tumeurs solides.
“Actuellement, les cellules CAR-T sont déjà utilisées pour traiter un certain nombre de cancers du sang, mais les tumeurs solides continuent de poser des défis importants pour ce mode de thérapie en termes de sécurité et d’efficacité, explique Melita Irving. Nous avons potentiellement résolu ces deux problèmes en intégrant directement dans la conception du CAR des interrupteurs marche/arrêt activés par des médicaments approuvés par les organismes de réglementation et déjà utilisés en clinique”.
Préserver les cellules saines et limiter l’épuisement des lymphocytes T
Actuellement, les cellules CAR-T détectent et ciblent les antigènes, notamment présents à la surface des cellules tumorales, pour détruire ces dernières. Le problème est que de nombreux antigènes de tumeurs solides se trouvent également sur des cellules saines. Ainsi, en ciblant les antigènes, les traitements peuvent détruire les cellules saines.
En mettant au point cette fonction marche/arrêt des cellules CAR-T, les chercheurs ont donc trouvé le moyen de limiter le risque pour les patients (en arrêtant le traitement quand les cellules saines sont attaquées) et de rendre l’immunothérapie plus efficace pour les tumeurs solides. En effet, quand les lymphocytes T modifiés s’y attaquent, c’est plus dur pour eux que pour les formes "liquides" de cancer. Ils peuvent ainsi devenir moins efficaces avec le temps car ils subissent un épuisement cellulaire.
“La possibilité d’activer à distance les cellules CAR-T à des degrés divers en utilisant différentes doses d’un médicament activateur - puis de les désactiver à la demande, selon les besoins - améliorerait la sécurité de cette thérapie, souligne Giordano Attianese, l’un des auteurs. De plus, le contrôle à distance de l’activité des cellules CAR-T pourrait également être utilisé pour atténuer l’épuisement des lymphocytes T [activés par CAR-T pour combattre les cellules tumorales] améliorant ainsi la durabilité des réponses des patients à la thérapie”.