"Beaucoup de maladies du cerveau sont connues pour être partiellement génétiques, mais d'un point de vue scientifique, nous voulons trouver les changements spécifiques dans le code génétique qui les causent", explique le Pr Paul M. Thompson dans un communiqué. Pour atteindre cet objectif, le chercheur et ses collègues ont repris les données du projet Enhancing Neuro Imaging Genetics through Meta-Analysis (ENIGMA) consortium, qui réunit les travaux sur les variations génétiques affectant le cerveau de plus de 1.000 laboratoires de 45 pays.
Ils ont pu mettre en lumière des liens génétiques avec la maladie de Parkinson et le TDAH. Leur étude est présentée en détail dans la revue Nature Genetics.
Parkinson, TDAH : un lien avec des variations génétiques mis en lumière
Les scientifiques ont étudié les échantillons d'ADN et des IRM montrant les structures sous-corticales (le corps calleux, l'hippocampe, l'amygdale, le thalamus et le putamen) de 74.898 participants. Ils ont ainsi identifié plusieurs variations génétiques liées à divers traits ou maladies. Ils ont entre autres trouvé des associations génétiques avec le volume cérébral qui entraînent un risque accru de maladie de Parkinson ou de TDAH.
"Il existe de fortes preuves que le TDAH et la maladie de Parkinson aient une base biologique, et cette recherche est une étape nécessaire pour comprendre et éventuellement traiter ces conditions plus efficacement, indique le Pr Miguel Rentería. Nos résultats suggèrent que les influences génétiques qui sous-tendent les différences individuelles dans la structure du cerveau peuvent être fondamentales pour comprendre les causes sous-jacentes des troubles liés au cerveau."
254 variations génétiques associées au volume cérébral
L’équipe a aussi analysé le volume cérébral des structures sous-corticales, régions jouant entre autres un rôle dans la formation des souvenirs, la régulation des émotions, le contrôle des mouvements ou encore le traitement des données sensorielles.
Elle a ainsi mis en lumière 254 variations génétiques associées au volume cérébral dans ces zones du cerveau. Les experts ont estimé que cela expliquait jusqu'à 10 % des différences observées dans le volume cérébral entre les participants à l'étude.
"Cet article, pour la première fois, identifie exactement où ces gènes agissent dans le cerveau, fournissant le début d'une feuille de route pour savoir où intervenir", assure Pr Paul M. Thompson.
Si ces résultats représentent une avancée dans la connaissance de la génétique du cerveau, les auteurs de l'étude précisent que d’autres recherches sont nécessaires pour confirmer leurs conclusions.