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Témoignage patient

Movember : “J’ai décidé d’avoir recours à la chirurgie et de faire une prostatectomie totale”

Après Octobre rose, place à Movember et aux maladies masculines. À cette occasion, Pourquoi Docteur donne la parole à Olivier, un homme atteint d’un cancer de la prostate et devenu ambassadeur du mouvement Movember France pour briser de nombreux tabous autour de la santé masculine.

Movember : “J’ai décidé d’avoir recours à la chirurgie et de faire une prostatectomie totale” Olivier




L'ESSENTIEL
  • Olivier a reçu un diagnostic de cancer de la prostate lorsqu'il avait 57 ans. “Le cancer était déjà avancé. J’ai décidé d’avoir recours à la chirurgie et de faire une prostatectomie totale", explique-t-il.
  • Il est ensuite tombé dans une sévère dépression pendant un an : “Physiquement ça allait et pourtant, j’ai très mal supporté le choc de l’annonce, je ne dormais plus."
  • L'été dernier, les examens ont révélé le retour de son cancer, trois ans après la prostatectomie totale. Sous traitement, il souhaiterait faire un test de génétique afin de savoir s'il est porteur de gènes spécifiques qu’il aurait pu transmettre à ses trois fils.

J’ai été diagnostiqué il y a trois ans d’un cancer de la prostate”, m’explique Olivier qui souhaite briser de nombreux tabous sur la santé des hommes. Ce cancer est le plus fréquent chez l'homme, avec près de 60.000 nouveaux cas et 9.200 décès chaque année en France.

Commençons par revenir un peu plus en détail sur la façon dont s’est déroulé ce diagnostic… Un souvenir qui lui laisse encore un goût amer. “J’étais suivi par mon médecin généraliste qui me faisait faire des prises de sang une fois par an depuis mes 50 ans. Mon taux de PSA [Antigène Spécifique de la Prostate, NDLR] a un peu augmenté l’année de mes 56 ans, mais je n’y connaissais absolument rien et mon médecin ne m’a pas alerté”, se remémore le père de trois garçons. L’année suivante, ce dosage de PSA, qui permet de dépister et de suivre l’évolution d’un cancer de la prostate, est encore plus élevé et atteint 9 ng/ml ; sachant qu’un taux est jugé “normal” lorsqu’il se situe autour de 4 ng/ml. “J’ai demandé à mon médecin de creuser un peu, et il m’a simplement répondu que je pouvais aller voir un urologue si je le souhaitais.

Les médecins ont constaté qu’il y avait une lésion au niveau de la prostate… Ensuite tout s’est enchaîné très vite.

Le premier rendez-vous chez le spécialiste ne se révèle pas concluant pour Olivier : “Il m’a fait un toucher rectal et comme il ne sentait rien, il m’a dit de rentrer chez moi et de revenir dans six mois, et que j’étais certainement trop stressé car on était en pleine période de Covid-19…” Trois mois plus tard, le père de famille a toujours ce pressentiment qui le pousse à consulter de nouveau l’urologue et ce, malgré l’absence de symptômes significatifs -comme c’est souvent le cas avec ce cancer. “En insistant, il a fini par me proposer de passer une IRM et les médecins ont constaté qu’il y avait une lésion au niveau de la prostate… Ensuite tout s’est enchaîné très vite.” Les examens confirment la présence de cellules cancéreuses dans la prostate, à hauteur de 80 %.

Le cancer était déjà avancé. J’ai décidé d’avoir recours à la chirurgie et de faire une prostatectomie totale.” Cette ablation de la prostate n’est pas une opération anodine car elle entraîne de potentiels effets indésirables comme l’incontinence urinaire ou encore des troubles de l’érection. Par ailleurs, cette opération entraîne une disparition définitive des éjaculations car le liquide séminal qui entre dans la composition du sperme ne peut plus être produit. Néanmoins, le plaisir sexuel n’est pas altéré. “À ce sujet, il y a encore beaucoup de tabous qu’il faut briser”, assène Olivier.

Son cancer traité, le cinquantenaire doit maintenant faire face à un psychisme diminué qui entraîne un mal-être généralisé. “Au moment de l’annonce j’en voulais à mon médecin généraliste, j’en voulais un peu au monde entier. Finalement, pendant tout le processus de guérison on y va à fond et puis après, on se rend compte que l’esprit ne suit plus…” La santé mentale des hommes est un autre sujet qui lui tient à cœur : “J’ai reçu une éducation que beaucoup d’autres hommes de ma génération ont reçu également, à savoir ‘un homme doit être fort, un homme ne doit pas pleurer’... C’est sociétal. Donc il faut le dire : un homme a le droit d’avoir des coups de mou.

Une dépression après l’annonce du diagnostic

Preuve en est puisqu’il tombe dans une sévère dépression pendant un an. “Physiquement ça allait et pourtant, j’ai très mal supporté le choc de l’annonce, je ne dormais plus… J’ai été arrêté pendant un an et aujourd’hui j’ai repris en mi-temps thérapeutique mais je reste sous antidépresseurs.” L’informaticien déplore également un retour à la vie professionnelle peu adapté à ce qu’il venait de vivre, avec des collègues et supérieurs qui ne se rendent pas forcément compte des difficultés rencontrées lorsque l’on fait face à un cancer. “C’est un autre sujet, mais il faut savoir que la réinsertion sociale après un cancer est vraiment difficile. Un retour au travail après cancer, c’est un handicap invisible”, juge-t-il.

L’été dernier, Olivier apprend que le cancer est revenu. “On l’a d’abord vu réapparaître par des signes tumoraux dans le sang avec un taux de PSA à 0,2 ng/ml. J’ai ensuite fait un Pet-Scan pour voir où l’ennemi était réapparu… La bonne nouvelle c’est qu’on a rien vu ! Donc la première ligne de traitement est de faire de la radiothérapie : on bombarde à l’endroit où il y avait l’organe, c’est-à-dire dans le bassin, dans la loge prostatique car on considère que ce traitement, couplé à de l’hormonothérapie, va pouvoir ré-endormir la maladie pour quelques années.

Cancer de la prostate : un test génétique pour connaître les risques de ses fils

Le père de trois garçons souhaiterait désormais faire un test de génétique afin de savoir s’il est porteur de gènes spécifiques qu’il aurait pu transmettre à ses enfants. “Je ne l’ai pas encore fait car c’est compliqué, notamment parce que ce n’est pas systématiquement remboursé.

Olivier fait partie de l’association Cerhom (Fin du canCER et début de l'HOMme), qui offre une ligne d’écoute aux nouveaux malades de cancers masculins qui peuvent échanger avec d’anciens patients et professionnels de santé.

Olivier est également ambassadeur du mouvement Movember France dont le but est de sensibiliser les hommes et leurs proches aux problèmes de santé masculine. C’est une fondation qui finance également de nombreux projets autour de la santé des hommes dans le monde. Les hommes qui veulent soutenir le mouvement peuvent se laisser pousser la moustache pendant tout le mois de novembre.

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