- Après avoir écouté de la musique, les patients opérés ont fait état d’une diminution de la douleur, de l’anxiété et du rythme cardiaque.
- Ils ont également pris moins de 50 % de la quantité de morphine par rapport aux personnes n’ayant pas écouté de chansons après l’intervention chirurgicale.
- D’après les auteurs, une réduction du taux de cortisol lors de l'écoute de la musique peut jouer un rôle dans le rétablissement des adultes après l’opération.
Bouger dès que possible, recommencer à bien manger, faire des exercices respiratoires… Ce sont les conseils donnés, en général, pour se remettre au plus vite après une opération. Mais récemment, des chercheurs du California Northstate University College of Medicine à Elk Grove (États-Unis) ont révélé que le fait d’écouter de la musique pouvait également aider à se rétablir plus rapidement après une intervention chirurgicale. Afin de parvenir à cette conclusion, ils ont réalisé une étude, dont les résultats ont été présentés au congrès de l'American College of Surgeons (ACS) à San Francisco, en Californie.
Pour les besoins des travaux, les scientifiques ont identifié des recherches existantes sur la musique et son rôle dans la récupération après une intervention chirurgicale. Ils ont passé en revue une liste de 3.736 cohortes à 35 documents de recherche. Ces dernières comportaient des données sur les résultats des patients, tels que la douleur et l'anxiété, ainsi que des mesures de la fréquence cardiaque et de l'utilisation d'opioïdes.
Douleur, anxiété, rythme cardiaque, médicaments : les patients semblent moins souffrir grâce à la musique
L’équipe a constaté que le fait d'écouter de la musique après une opération, que ce soit avec des écouteurs ou par l'intermédiaire d'un haut-parleur, avait des effets notables sur les patients pendant leur période de convalescence. Dans le détail, les patients ayant écouté des chansons ont connu une réduction statistiquement significative de la douleur le lendemain de l'opération. Autre observation : les niveaux d'anxiété déclarés par les patients ont été réduits d'environ 2,5 points, soit 3 %, grâce à l’écoute de la musique.
En outre, les personnes opérées qui ont écouté de la musique ont pris moins de 50 % de la quantité de morphine par rapport à ceux ne l’ayant pas fait le premier jour après l'opération (une moyenne de 0,758 mg contre 1,654 mg, respectivement). Les auteurs ont également noté que les adultes ayant lancé leur playlist ont connu une réduction de leur rythme cardiaque d'environ 4,5 battements par minute. D’après eux, cela est important, car le maintien d'un rythme cardiaque sain peut contribuer à améliorer le rétablissement en permettant une circulation efficace de l'oxygène et des nutriments dans tout le corps, en particulier dans les zones ayant subi une opération. La tachycardie peut entraîner des anomalies du rythme cardiaque, comme la fibrillation auriculaire, qui peuvent mettre la vie du patient en danger.
L'écoute de la musique, une activité passive bénéfique qui peut se faire sans efforts
"Bien que nous ne puissions pas dire spécifiquement qu'ils souffrent moins, les recherches ont révélé que les patients perçoivent qu'ils souffrent moins, et nous pensons que c'est tout aussi important", a souligné Shehzaib Raees, auteur principal des travaux. "Lorsque les personnes se réveillent après une opération, elles ont parfois très peur et ne savent pas où elles sont. La musique peut faciliter la transition entre le réveil et le retour à la normale", a poursuivi Eldo Frezza, qui a participé à l’étude. "En écoutant de la musique, ils peuvent se détendre. De cette façon, ils n'ont pas grand-chose à faire ou à se concentrer, et ils peuvent se calmer", a ajouté Shehzaib Raees. Ce qui n’est pas le cas lors des thérapies plus actives, telles que la méditation ou le Pilates, qui nécessitent une concentration ou des mouvements considérables.
Dans les conclusions, les scientifiques ont suggéré qu’une réduction du taux de cortisol lors de l'écoute de musique pourrait jouer un rôle dans l'accélération du rétablissement des patients après une intervention chirurgicale. Certaines variables, comme la durée d'écoute de la musique, n'ont pas pu être prises en compte dans l'analyse. Cependant, dans les prochaines recherches, l’équipe évaluera l'utilisation de la musique dans le cadre d'une intervention chirurgicale et dans l'unité de soins intensifs.