Et si faciliter l'accès à de nouveaux médicaments contre l'obésité, comme Wegovy ou Ozempic, pouvait sauver des dizaines de milliers de vies chaque année ? C’est ce que révèle une récente étude menée par des chercheurs de l’Université de Yale et de l’Université de Floride. D’après leurs estimations, la distribution accrue de ces traitements pourrait éviter plus de 40.000 décès annuels aux États-Unis. Un chiffre impressionnant, qui met en lumière l'urgence de lever les obstacles freinant l'accès à ces traitements.
L’efficacité reconnue des nouveaux médicaments contre l’obésité
L'obésité, qui touche environ 43 % de la population américaine, est un facteur aggravant pour des maladies graves telles que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires ou encore certains cancers. Si les avancées en matière de traitements efficaces se sont longtemps fait attendre, la récente introduction de médicaments comme les agonistes des récepteurs du GLP-1 (Ozempic, Wegovy) et du GIP/GLP-1 (tirzepatide) a marqué un tournant. Ces traitements ont en effet prouvé leur efficacité dans les essais cliniques et sont de plus en plus utilisés pour perdre du poids.
L'étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Science, s'est penchée sur l'impact potentiel de ces médicaments en termes de mortalité. Les chercheurs ont croisé des données sur le risque de mortalité lié à l'indice de masse corporelle (IMC) et les taux d'obésité, tout en prenant en compte les obstacles actuels à l'accès aux traitements, comme leur coût élevé – qui aux Etats-Unis dépasse parfois les 1.000 dollars par mois – et les restrictions des assurances. Les résultats sont clairs : élargir l'accès à ces médicaments à tous les individus éligibles pourrait prévenir jusqu'à 42.027 décès par an, dont près de 12.000 parmi les personnes atteintes de diabète de type 2.
Réduire la mortalité liée à l'obésité
"L’élargissement de l’accès à ces médicaments n’est pas seulement une amélioration des options de traitement, mais une véritable intervention de santé publique", souligne l’épidémiologiste Alison P. Galvani, qui a participé aux travaux, dans un communiqué. Pour elle, lever les barrières financières et assurer une couverture plus large des médicaments pourrait réduire la mortalité liée à l’obésité de façon significative.
Ce pourrait d’ailleurs être aussi vrai en France. Depuis le 8 octobre dernier, le traitement Wegovy bénéficie d’une autorisation pour être commercialisé dans le pays, mais il ne peut être prescrit que sous des conditions bien précises et, surtout, il n’est pas encore remboursé par l’Assurance Maladie.