Le cancer colorectal, qui touche le côlon ou le rectum, est le troisième cancer le plus répandu dans le monde, et notamment en France, où plus de 40.000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Si l’on sait désormais, grâce à divers travaux, que la consommation excessive de viande rouge ou transformée est un facteur de risque de cancer colorectal, les mécanismes biologiques derrière cette association sont encore mal compris.
Une nouvelle étude, publiée dans la revue Cancer Discovery, vient éclaircir un peu plus ce mystère en montrant comment certains choix alimentaires peuvent influencer, au niveau moléculaire, le développement du cancer.
Le rôle du fer contenu dans la viande rouge
Dans le cadre de leurs travaux, les chercheurs de l’Agency for Science, Technology and Research (A*STAR) et du National Cancer Centre Singapore (NCCS), à Singapour, ont analysé des échantillons de patients atteints de ce cancer et a utilisé des modèles cellulaires avancés. Ils ont découvert que le fer contenu dans la viande rouge interagit avec une protéine spécifique, appelée Pirin, et réactive la télomérase, une enzyme qui prolonge les extrémités des chromosomes et favorise la progression du cancer colorectal.
Mais ce n’est pas tout : l’équipe a également identifié une nouvelle voie thérapeutique prometteuse. Elle a découvert qu'une molécule baptisée SP2509 peut bloquer la réactivation de la télomérase en inhibant l’interaction du fer avec l'enzyme. Lors de tests en laboratoire, cette molécule a non seulement stoppé l’activité de la télomérase mais aussi réduit la croissance des cellules tumorales.
Vers des traitements plus efficaces contre le cancer colorectal
"Comprendre le rôle du fer dans l’activation de la télomérase ouvre de nouvelles perspectives pour combattre le cancer colorectal", assure le professeur Vinay Tergaonkar, auteur principal de l’étude, dans un communiqué.
Les prochaines étapes des chercheurs consisteront à affiner les stratégies thérapeutiques ciblant ce mécanisme, dans l’espoir de développer des traitements plus efficaces, notamment pour les patients ayant des niveaux élevés de fer. La molécule SP2509, en particulier, pourrait notamment révolutionner la prise en charge des cancers en inhibant la croissance des tumeurs via ce nouveau mécanisme.