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Réchauffement climatique

AVC : des températures élevées, même à court terme, augmentent les risques chez les jeunes

Par Sophie Raffin

L’exposition à court terme à des températures élevées augmente les risques d’avoir un accident vasculaire cérébral, notamment chez les femmes et les jeunes adultes.

Biserka Stojanovic/istock
Selon une nouvelle étude, l'exposition à court terme à des températures ambiantes élevées augmenterait le risque d'AVC chez les moins de 64 ans.
Selon les résultats, les femmes sont plus vulnérables aux pics de chaleur que les hommes.
Les jeunes adultes affichent aussi un risque accru d'AVC quand les températures grimpent.

"Le changement climatique est l’un des défis de santé publique les plus importants de notre époque", explique la Dr Xiaomei Ma de la Yale School of Public Health. "Il est essentiel d’évaluer l’impact sanitaire des différents aspects du changement climatique afin que nous puissions mieux nous adapter et éventuellement intervenir." Et les travaux de la scientifique ont de quoi inquiéter en effet.

Son étude, publiée dans Journal of the American College of Cardiology, révèle qu’une exposition de courte durée à des températures élevées augmentait considérablement le risque d'accident vasculaire cérébral des adultes de moins de 64 ans, en particulier chez les femmes.

AVC : les femmes sont plus vulnérables aux fortes chaleurs

Les problèmes de santé encourus par les seniors pendant les canicules et les pics de chaleur ont fait l’objet de nombreuses études. Désireux de mieux connaître les connaissances pour les moins de 64 ans, l'équipe du Dr Xiaomei Ma a repris la base de données nationale des demandes d’indemnisation pour les maladies des États-Unis. Les chercheurs ont ainsi examiné les dossiers médicaux de plus d’un million de personnes âgées de 18 à 64 ans et les ont comparés aux données climatiques.

Les analyses ont montré que des températures élevées sur une courte période (allant du jour même aux six précédents) étaient associées à un risque accru d’AVC. Par ailleurs, les femmes y étaient plus vulnérables que les hommes. Le lien était aussi particulièrement important chez les jeunes adultes.

"La vulnérabilité des femmes est biologiquement plausible étant donné les différences de conditions physiologiques et de facteurs de risque d’accident vasculaire cérébral chez les femmes et les hommes, comme la grossesse ou les changements hormonaux autour de la ménopause", ajoute le Dr Kai Chen, co-auteur principal de l'étude, dans un communiqué.

Chaleur et AVC : il faut des stratégies de prévention ciblées

Pour les deux chercheurs, leurs travaux confirment le risque accru d’accident vasculaire cérébral lié à la chaleur extrême et modérée pour les populations jeunes. Pour eux, il est essentiel de le prendre en compte dans les systèmes d'alerte précoce et la gestion des soins de santé. Par ailleurs, la vulnérabilité accrue des femmes aux AVC lorsqu’elles sont exposées à des températures élevées, devrait conduire à l’établissement de "stratégies ciblées de prévention et de gestion des accidents vasculaires cérébraux" chez la gent féminine.

Toutefois, l’équipe reconnaît que "des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre la contribution des facteurs biologiques et socioéconomiques aux différences observées entre les sexes".