Détecter précocement les maladies, notamment le cancer, reste l’un des défis majeurs en santé publique. Pourtant, de nombreuses personnes n’ont pas facilement accès aux outils de dépistage, en particulier pour les troubles de l’appareil génito-urinaire, qui inclut les reins, la prostate et la vessie. Mais une nouvelle avancée scientifique pourrait bien changer la donne : une simple analyse d’urine pourrait suffire à repérer les signes de maladies bien avant l’apparition de symptômes, selon une étude publiée dans la revue Clinical Chemistry.
Analyser l’urine pour détecter précocement certaines maladies
En analysant l’ARN et d’autres substances présentes dans l’urine, les chercheurs de plusieurs universités américaines ont découvert qu’il est possible d’identifier des changements subtils dans les types de cellules, révélant des signes précoces de cancer et d’autres maladies. Cette méthode pourrait permettre de diagnostiquer plus rapidement – et sans passer par des procédures invasives – des troubles potentiels.
"Aujourd’hui, le dépistage standard pour de nombreuses maladies urologiques repose sur la biopsie, une procédure qui peut être intimidante pour les patients, explique le professeur Joseph Buonomo, qui a participé aux travaux, dans un communiqué. Notre recherche montre que l’étude de l’ARN dans l’urine permet de détecter certains problèmes de santé dès leurs premiers stades, où ils sont plus faciles et moins coûteux à traiter."
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé des échantillons d’urine de deux groupes : des individus en bonne santé et d’autres souffrant de calculs rénaux. Ils ont comparé deux types d’ARN présents dans l’urine : l’ARN libre, qui flotte dans le liquide, et l’ARN sédimentaire, associé aux particules solides. En séquençant et en analysant ces ARN, les chercheurs ont observé des différences significatives entre les échantillons des personnes en bonne santé et ceux des patients avec des calculs rénaux.
Développer des outils de dépistage plus simples et accessibles
"Bien que notre étude repose sur un échantillon limité, elle ouvre la voie au développement d’une sorte de 'biopsie liquide non invasive', qui pourrait suivre la progression de maladies comme les calculs rénaux, le diabète, et même certains cancers", affirme Joseph Buonomo.
L’équipe de chercheurs envisage désormais d’utiliser des techniques d’apprentissage automatique pour affiner encore les différences détectables entre les signatures ARN et protéiques des individus sains et ceux atteints de maladies. Cette avancée pourrait permettre de développer des outils de dépistage plus simples et accessibles pour des pathologies comme les troubles de la prostate ou de la vessie.