- Le fait de brûler quotidiennement de l’encens a provoqué un essoufflement inexpliqué chez une femme de 87 ans, ayant des antécédents d'asthme et de BPCO et sous oxygénothérapie.
- "Par gramme brûlé, les particules générées par l'encens sont de 45 mg contre 10 mg pour les cigarettes", selon des spécialistes signalant que les personnes, en particulier allergiques et asthmatiques, qui y sont exposées "subissent ainsi des conséquences sanitaires."
- "Tout comme la fumée de tabac, la fumée tertiaire d’encens peut persister dans les meubles, les vêtements et d’autres articles, et se dissiper pendant des mois."
Sous forme de bobines, de cônes, de poudres et de bâtonnets, l’encens, une résine extraite par incision de l'écorce de diverses burséracées, est largement utilisé pour les pratiques religieuses et culturelles, notamment des méditations, des célébrations et des cultes spirituels et ancestraux. Lorsqu’on le brûle, un parfum se dégage. "Les fumées d'encens contiennent du carbone, du soufre, des oxydes d'azote ainsi que du formaldéhyde et d'autres composés volatils aromatiques polycycliques qui sont cancérigènes. Par gramme brûlé, les particules générées par l'encens sont de 45 mg contre 10 mg pour les cigarettes", ont signalé des allergologues.
Un essoufflement inexpliqué chez une octogénaire asthmatique qui brûlait régulièrement de l’encens
Problème : la combustion d’encens provoque des problèmes de santé, en particulier chez les adultes et les enfants souffrant d’allergies ou d’asthme. Dans une étude, dont les résultats ont été présentés au congrès l'American College of Allergy, Asthma and Immunology (ACAAI) à Boston, les professionnels ont décrit le cas d’une femme de 87 ans ayant des antécédents d'asthme et de BPCO. Ils ont expliqué que cette patiente, sous oxygénothérapie, présentait un essoufflement inexpliqué. Une anamnèse détaillée a révélé qu'elle brûlait quotidiennement de l'encens pour exprimer son hommage et sa vénération envers ses ancêtres. "Par la suite, nous lui avons recommandé d'arrêter de brûler de l'encens, mais elle ne voulait pas le faire. Nous lui avons alors conseillé d'utiliser des appareils électriques à encens, ce qui a entraîné une amélioration de ses symptômes", ont déclaré les spécialistes.
Combustion d’encens : "les membres de la famille, exposés à la fumée secondaire, subissent des conséquences sanitaires"
En plus de causer un dysfonctionnement respiratoire, la combustion d'encens peut provoquer des maux de tête, une sensibilité dermatologique et des réactions allergiques. "Les personnes qui brûlent de l'encens ne se rendent peut-être pas compte que les membres de leur famille, y compris les enfants, qui sont exposés à la fumée secondaire, subissent des conséquences sanitaires. Tout comme la fumée de tabac, la fumée tertiaire d’encens peut persister dans les meubles, les vêtements et d’autres articles, et se dissiper pendant des mois", a déclaré Mary Lee-Wong, allergologue, membre de l'ACAAI et auteure principale des recherches. Outre les implications pour la santé, la combustion d’encens contribue à la pollution de l’air et peut constituer un risque d’incendie.
Tenir compte de la signification sacrée de la combustion d’encens lors des consultations
Dans les conclusions, les auteurs conseillent ainsi aux médecins de prendre en compte la signification sacrée de la combustion d’encens lorsqu’ils conseillent leurs patients qui brûlent de l’encens, mais aussi de reconnaître que les risques pour la santé liés à cette pratique ne peuvent être négligés. Après avoir déterminé qu’ils utilisent de l’encens, les praticiens peuvent recommander de le remplacer par des vapeurs électriques ou aromatiques, des simulations visuelles, une meilleure ventilation et une limitation du temps de combustion comme approches pour atténuer les dommages et améliorer les symptômes.