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Développement

Pourquoi le manque de sommeil dans la petite enfance affecte-t-il autant le cerveau ?

Une étude menée sur des souris révèle pourquoi le manque de sommeil chez les jeunes enfants perturbe leur développement cérébral, augmentant le risque de troubles comme l’autisme.

Pourquoi le manque de sommeil dans la petite enfance affecte-t-il autant le cerveau ? Clara_Gabrielli / istock




L'ESSENTIEL
  • Une nouvelle étude révèle que le manque de sommeil chez les jeunes enfants pourrait perturber le développement du cerveau et accroître les risques de troubles comme l’autisme.
  • En observant des souris, les chercheurs ont constaté que la privation de sommeil affecte la formation des synapses, essentielles pour l’apprentissage et la mémoire, et que les jeunes souris ne compensent pas la perte de sommeil comme les adultes.
  • Ces découvertes ouvrent la voie à des traitements ciblant les synapses pour préserver la santé du cerveau en développement, une piste prometteuse pour traiter les troubles neurodéveloppementaux.

Le manque de sommeil est bien connu pour ses effets néfastes sur la santé mentale et physique, notamment en augmentant le risque de démence et en affaiblissant le système immunitaire. Mais pourquoi ce besoin vital de sommeil est-il si crucial, en particulier durant les premières années de la vie ? Une nouvelle étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, nous livre quelques éléments de réponses.

Le sommeil, clé du développement cérébral

Dès la naissance, le cerveau se construit : les neurones établissent des connexions essentielles pour la mémoire, l’attention et les apprentissages. Or, ce processus nécessite un sommeil de qualité pour que les synapses, ces points de connexion entre neurones, se développent correctement. Si ce développement est perturbé par des réveils fréquents ou un sommeil instable, des effets négatifs durables peuvent survenir dans le comportement et le fonctionnement cérébral.

Or la nouvelle étude, menée par des chercheurs de l’Université de Caroline du Nord (Etats-Unis), montre comment le manque de sommeil dans la petite enfance pourrait augmenter le risque de troubles comme celui du spectre de l’autisme (TSA). En menant des expériences sur de jeunes souris génétiquement vulnérables au TSA, ils ont découvert que la privation de sommeil entraîne des difficultés sociales sur le long terme. Plus surprenant encore, alors que les souris adultes compensent le manque de sommeil en dormant davantage par la suite, les plus jeunes n’ont pas cette capacité de "rattrapage de sommeil", ce qui rend leur cerveau encore plus sensible.

"Nos résultats montrent que les bébés et les enfants sont plus vulnérables aux effets négatifs de la perturbation du sommeil", résume un communiqué.

Le manque de sommeil perturbe la formation des synapses

Dans le détail, grâce à des analyses moléculaires plus poussées, les chercheurs ont observé que le manque de sommeil perturbe significativement la formation des synapses – un mécanisme clé du développement du cerveau – chez les jeunes souris, mais pas chez les adultes. Cela pourrait expliquer pourquoi les troubles neurodéveloppementaux comme le TSA sont souvent associés aux problèmes de sommeil.

Les chercheurs espèrent maintenant développer de nouveaux traitements ciblant directement les synapses, afin de restaurer la fonction du sommeil plutôt que de modifier le comportement de sommeil lui-même. "Le développement cérébral est un processus unique, on ne peut pas le rattraper", rappellent les scientifiques, soulignant ainsi l’importance d’un sommeil de qualité pour prévenir les troubles à long terme.

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