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Jeûne intermittent

Diabète : la fréquence des repas compte autant que leur composition

Par Stanislas Deve

Le jeûne intermittent serait aussi efficace qu’un régime alimentaire sur-mesure pour aider les patients diabétiques à réguler leur glycémie, selon une équipe de chercheurs.

fermate / istock
Des chercheurs ont comparé les effets du jeûne intermittent à ceux d’un régime personnalisé encadré par un diététicien pour aider les personnes atteintes de diabète de type 2 à mieux contrôler leur glycémie.
Ils ont constaté des résultats similaires sur six mois, avec des améliorations de leur taux de glucose dans le sang et une perte de poids pour certains participants. Les patients suivant le jeûne intermittent ont aussi noté des bénéfices sur la qualité de leur sommeil.
En limitant les repas à une fenêtre de quelques heures, par exemple de 11h à 19h, cette méthode s’aligne sur les rythmes circadiens du corps. Elle ne convient toutefois pas à tous et nécessite l'avis d’un médecin.

Touchant plus de 3,5 millions de personnes en France, le diabète de type 2 – qui représente 90 % des cas – entraîne un taux élevé de glucose dans le sang, augmentant les risques de complications graves comme les maladies cardiaques, l'insuffisance rénale ou des problèmes de vision. Comme l’activité physique et certains traitements médicamenteux, l’alimentation reste un des moyens les plus efficaces pour gérer la maladie chronique.

Une nouvelle étude, publiée dans la revue Diabetes Research and Clinical Practice, s’est notamment penchée sur l'impact du jeûne intermittent pour aider les personnes diabétiques à réguler leur glycémie : il serait aussi efficace qu’un régime alimentaire personnalisé et encadré par un nutritionniste.

Les bénéfices du jeûne intermittent sur le diabète

Contrairement aux régimes basés sur le type ou la quantité d'aliments, le jeûne intermittent consiste à limiter la prise alimentaire à une fenêtre de quelques heures, par exemple de 11h à 19h, en laissant le corps jeûner le reste de la journée. "En synchronisant les repas avec le rythme circadien, le corps bénéficie d’une pause digestive, ce qui peut favoriser un meilleur métabolisme", expliquent les chercheurs dans un article publié dans The Conversation. Pour les personnes atteintes de diabète de type 2, cette méthode offre des bénéfices spécifiques : sachant que leur taux de glucose sanguin est souvent plus élevé le matin, le fait de retarder le petit déjeuner tout en étant actif au préalable contribue à réduire leur glycémie.

Dans le cadre de leurs travaux, les scientifiques ont recruté 52 participants atteints de diabète de type 2 et les ont divisés en deux groupes : l’un suivant un régime encadré par un diététicien et l’autre, la méthode du jeûne intermittent (fenêtre de 9 heures pour tous les repas). Résultat, au bout de six mois, les deux groupes ont vu chuter leur taux de glycémie, mesuré par le test de l’HbA1c, le marqueur clé de la gestion du diabète. Certains participants ont même perdu entre 5 et 10 kilos. Les patients suivant le jeûne intermittent ont également noté des bénéfices sur la qualité de leur sommeil et sur leur capacité à suivre la méthode au quotidien.

Consulter son médecin avant de se lancer dans un jeûne alimentaire

Les participants ont toutefois mentionné quelques obstacles pour appliquer le jeûne intermittent, notamment les contraintes sociales et familiales qui peuvent rendre difficile le respect de cette "fenêtre alimentaire". Mais l'un des avantages majeurs de la restriction alimentaire réside en sa simplicité : en se focalisant uniquement sur les horaires de repas, cette méthode semble plus facile à intégrer pour des personnes n’ayant pas accès à des conseils nutritionnels spécialisés. Elle pourrait également être adaptable à divers contextes culturels, puisque les types d'aliments restent inchangés, seule l’heure de consommation est modifiée.

Reste que cette méthode ne convient pas à tout le monde, nuancent les chercheurs : les personnes sous traitements médicamenteux contre-indiqués pour le jeûne doivent obligatoirement consulter un professionnel de santé avant de l'adopter. En complément, il est recommandé de suivre les conseils alimentaires classiques, comme la consommation de légumes, de fruits, de céréales complètes et de bonnes graisses.