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Neurologie

Un nouveau médicament pourrait être efficace pour traiter la complication la plus redoutée de l’épilepsie

Des chercheurs américains ont suggéré qu’un nouveau médicament pourrait être envisagé pour arrêter l’état de mal épileptique, une grave complication de l’épilepsie.

Un nouveau médicament pourrait être efficace pour traiter la complication la plus redoutée de l’épilepsie Shidlovski/IStock




L'ESSENTIEL
  • L’état de mal épileptique est une complication de l’épilepsie, qui induit des crises prolongées et/ou très rapprochées.
  • À l’heure actuelle, le traitement de l’état de mal épileptique repose sur l’administration de médicaments anesthésiques par intraveineuse, afin d’induire un coma.
  • En alternative aux traitements actuels, des chercheurs ont évalué l’efficacité d’un nouveau médicament pour stopper l’état de mal épileptique.

Près de 700.000 personnes sont concernées par l’épilepsie en France. L’une des principales complications de cette maladie neurologique est l’état de mal épileptique, qui se caractérise par une durée anormalement longue de crise ou par la survenue de crises très rapprochées. Elle engage notamment le pronostic vital et fonctionnel.

Un médicament à l’étude pour stopper les crises liées à l’état de mal épileptique

Actuellement, les équipes médicales administrent par intraveineuse des médicaments anesthésiques pour induire le coma en cas d’état de mal épileptique. Il s’agit de l’unique prise en charge possible pour les patients touchés par cette complication. "Cela a été associé à de mauvais résultats, et il n'y a rien eu jusqu'à présent pour combler cette lacune", a expliqué le Docteur Brandon Foreman, directeur associé pour la recherche neurocritique et professeur associé au département de neurologie et de médecine de réadaptation à l’université de Cincinnati (États-Unis).

Avec son équipe, le Docteur Brandon Foreman souhaite trouver une alternative pour soigner les patients atteints de l’état de mal épileptique. Pendant la 22e réunion annuelle de la Neurocritical Care Society (NCS), ce chercheur a donc présenté les résultats d’un essai clinique de phrase 3 montrant qu’un neurostéroïde, appelé ganaxolone, pourrait être envisagé pour soigner cette complication de l’épilepsie.

Dans le cadre de cette recherche, les scientifiques ont divisé les patients en deux groupes : le premier a reçu la ganaxolone tandis que le second a bénéficié d’un placebo avant de commencer l'anesthésie induite par le coma. "L'étude a porté sur le nombre de patients qui ont cessé de convulser dans les 30 premières minutes d'administration du médicament à l'étude et sur la proportion de patients qui ont dû passer à l'anesthésie pour maîtriser leur état épileptique réfractaire", a précisé le Docteur Brandon Foreman.

Traitement de l’état de mal épileptique : des premiers résultats prometteurs

D’après les résultats, l’état de mal épileptique s’est stoppé chez 80 % des patients ayant reçu de la ganaxolone en moyenne quatre minutes après l’administration du médicament. Dans le groupe témoin, uniquement 13 % des patients du groupe placebo ont pu contrôler cette complication après 30 minutes, et leurs crises ont duré en moyenne cinq heures.

Néanmoins, les chercheurs ont révélé que l’étude n'a pas atteint son deuxième critère d'évaluation coprimaire, c’est-à-dire l'absence d'escalade de l'anesthésie intraveineuse au cours des 36 premières heures suivant l’administration de la ganaxolone. En effet, seulement  63 % des patients recevant la ganaxolone ont évité l'anesthésie contre 51 % de ceux ayant reçu le placebo. Le Docteur Brandon Foreman a toutefois souligné que "même 72 heures après le début de l'administration de la ganaxolone, les patients ayant reçu la ganaxolone étaient nettement moins nombreux à nécessiter une nouvelle escalade du traitement médical."

Comme l’ont indiqué les scientifiques, cet essai clinique est le premier à avoir démontré l’efficacité et l’innocuité d’un médicament pour lutter contre l’état de mal épileptique. "La ganaxolone comblerait une lacune spécifique dans les soins pour laquelle il n'existe actuellement aucune option de traitement autre que l'intubation et les médicaments anesthésiques en cas d'échec des médicaments anticonvulsivants standard (…)  Il est reconnu que l'utilisation d'anesthésiques augmente la morbidité et la mortalité de l’état de mal épileptique, de sorte que la ganaxolone pourrait sauver des vies et éviter des soins intensifs prolongés", a conclu le Docteur Brandon Foreman.

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