- Selon un rapport du Lancet, environ 448,7 millions d’adultes dans le monde sont confrontés à des risques de troubles liés aux jeux et 80 millions d’adultes en souffrent.
- Les jeux d’argent et de hasard ont un impact sur la santé physique et mentale des contributeurs, mais les effets négatifs touchent aussi les familles, les amis et la société dans son ensemble.
- La commission appelle les gouvernements et les politiciens à considérer les jeux d'argent comme un problème de santé publique, "au même titre que d'autres produits addictifs et nuisibles à la santé, tels que l'alcool et le tabac."
C’est accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 à toute personne disposant d'un accès à l'internet. "Parier son argent n’est pas un loisir ordinaire, il peut entraîner une dépendance et être nocif pour la santé", a signalé la commission de santé publique du Lancet. Dans une récente étude, publiée dans la revue The Lancet Public Health, la commission a examiné de plus près les méfaits des jeux d'argent et de hasard. Pour cela, elle a réuni un groupe multidisciplinaire d’experts au premier plan dans les domaines des recherches sur les jeux d’argent, de la santé publique, de la politique de santé mondiale, du contrôle des risques et de la politique réglementaire, ainsi que des contributeurs qui ont une expérience directe des effets négatifs des jeux d’argent. Après avoir analysé la littérature et les chiffres, ils ont conclu que "les jeux d’argent constituent une menace pour la santé publique."
Paris sportifs : 16,3 % des adolescents sont susceptibles de présenter un trouble lié aux jeux
Plus précisément, une étude systématique et une méta-analyse menées pour la commission estiment qu’environ 448,7 millions d’adultes dans le monde sont confrontés à des risques de troubles liés aux jeux, c’est-à-dire à des personnes qui présentent au moins un symptôme comportemental ou une conséquence personnelle, sociale ou sanitaire négative des jeux. Parmi eux, environ 80 millions d’adultes souffrent de troubles liés aux jeux. La nouvelle analyse estime également que les troubles pourraient toucher 15,8 % des adultes et 26,4 % des adolescents qui jouent au casino en ligne ou aux machines à sous, et 8,9 % des adultes et 16,3 % des adolescents qui jouent aux paris sportifs. "Les casinos en ligne et les paris sportifs en ligne sont deux des secteurs qui connaissent l'expansion la plus rapide dans le domaine des jeux d'argent au niveau mondial."
Des conséquences sanitaires, financières et sociales
Selon les commissaires, les jeux d’argent et de hasard sont "clairement" associés à des pertes financières et au risque de ruine financière, mais ils sont également liés à des problèmes de santé physique et mentale, à des ruptures relationnelles et familiales, à un risque accru de suicide et de violence domestique, à une augmentation de la criminalité contre les biens et les personnes et à la perte d'emploi. Le rapport note que cet impact n'est pas réparti uniformément dans les populations et que des groupes spécifiques sont confrontés à un risque élevé de préjudices. Il s'agit notamment des enfants et des adolescents qui sont régulièrement exposés à la publicité pour les jeux d'argent d'une manière sans précédent avant la révolution numérique. "De plus, les jeux d'argent sont souvent intégrés dans l'architecture des jeux vidéo."
Considérer les jeux d’argent comme un problème de santé publique "au même titre que l'alcool et le tabac"
Face à ce constat alarmant, la commission appelle les gouvernements et les politiciens à considérer les jeux d'argent comme un problème de santé publique, "au même titre que d'autres produits addictifs et nuisibles à la santé, tels que l'alcool et le tabac." En outre, elle précise que des contrôles réglementaires mondiaux plus stricts sont nécessaires pour réduire l’impact des jeux d’argent sur la santé et le bien-être. "Nous ne pourrons progresser que grâce à des efforts internationaux coordonnés, combinant une réforme des politiques mondiales, une coopération transfrontalière et des stratégies collectives de réduction des risques", a déclaré Kristiana Siste, commissaire de l’université d’Indonésie.