En mai 2023, un nombre inhabituel de Français, en particulier des enfants, ont contracté une infection provoquée par le parvovirus humain B19. Il s’agit du mégalérythème épidémique, aussi connu sous le nom de "cinquième maladie", qui se caractérise par une éruption cutanée au niveau du visage, et particulièrement des joues, puis des plaques rouges, dont le motif évoque de la dentelle, apparaissent sur le corps, notamment sur les bras, les fesses et les cuisses. À l’été 2023, Santé publique France a été informée de cette épidémie. "Son intensité s’est accrue au dernier trimestre de 2023 et a atteint son pic en mars 2024. Au cours des mois suivants, une décroissante régulière du nombre de tests IgM positifs" a été observée, "atteignant en septembre des niveaux pré-pandémiques", indique Santé publique France dans un point publié le 24 octobre.
Parvovirus B19 : un taux de positivité de 8 % en septembre 2024 contre 4 % en 2019
En effet, d’après les données, si une baisse de tous les indicateurs épidémiologiques a été constatée depuis le mois d’avril, l’incidence mensuelle des infections au parvovirus humain B19 était très proche de celle de la période pré-épidémique fin septembre dernier, avec 171 tests IgM positifs au B19V en septembre 2024 contre 188 en septembre 2019. "Cette tendance est également observée pour le taux de positivité", qui était de 8 % la fin du mois dernier, contre 4 % en septembre 2019. Cette dynamique a été observée dans toutes les régions de France.
"Cette forte circulation du B19V a été à l’origine d’une importante morbidité en particulier pédiatrique avec un nombre de cas sévères hospitalisés en service de réanimation pédiatrique anormalement élevé (nombre précis non évalué). Chez la femme enceinte, l’épidémie a provoqué une hausse des infections materno-fœtales à B19V et des morts fœtales in-utéro. Le nombre de décès attribués au B19V est supérieur au nombre observé pendant les années antérieures mais reste relativement faible", précise l’autorité sanitaire.
L’infection par le parvovirus humain B19 a causé 10 décès depuis le 1er janvier 2024
Au 30 septembre 2024, le nombre de décès liés à une infection par le parvovirus humain B19 était de 10 depuis le 1er janvier. Six étaient survenus chez des enfants, dont cinq entre janvier et avril. Quant aux quatre autres morts survenues entre avril et août, ils s’agissaient d’adultes. "Ce nombre de 10 décès est supérieur à la moyenne de 1,8/an de la période pré-pandémie Covid-19 où les décès touchaient majoritairement les adultes."
Pour l’heure, les raisons de cette épidémie ne sont pas clairement établies, mais comme pour d’autres infections virales ou bactériennes, elle pourrait être liée à la levée des mesures sanitaires, comme les gestes barrières, qui a suivi la pandémie de Covid-19 durant laquelle "une dette immunitaire a pu s’installer." Dans les conclusions, Santé publique France assure qu’elle sera attentive à l’évolution de l’incidence dans les mois qui viennent à travers certains des indicateurs mis en place, afin de détecter, si le cas se présente, une deuxième vague épidémique.