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Alzheimer

Démence : l’activité physique réduit les risques de décès des malades

Par Sophie Raffin

Faire de l’activité physique après un diagnostic de démence est lié à une réduction de décès d'environ 30 %, selon une nouvelle étude.

LightFieldStudios/istock
Les personnes touchées par la démence devraient être encouragées à maintenir ou commencer des activités physiques, selon une nouvelle étude.
Avoir une activité physique après un diagnostic de maladie d'Alzheimer réduit les risques de décès des patients jusqu'à 30 %.
Or, l'espérance de vie moyenne après un diagnostic de démence n'est que d'environ 4 à 5 ans.

Après un diagnostic de démence, les rendez-vous médicaux s'enchaînent pour tenter de ralentir le déclin cognitif. Jongler entre le choc de l’annonce de la maladie, les médicaments ou encore les consultations peut conduire alors à délaisser le sport et l’exercice.

Or, maintenir une activité physique réduit considérablement les risques de décès des malades, selon une nouvelle étude parue dans la revue British Journal of Sports Medicine le 29 octobre 2024.

Démence et activité physique : un risque de décès réduit de 30 %

Pour évaluer l’effet de l’activité physique sur la santé des patients souffrant de déclin cognitif et de démence, les chercheurs ont repris les informations de la base de données de l'Assurance Maladie nationale sud-coréenne. Elles comportaient 60.252 personnes nouvellement diagnostiquées de démence entre 2010 et 2016. Ces patients avaient également subi divers examens médicaux 2 ans avant et après le diagnostic. Près des trois-quarts souffraient de la maladie d'Alzheimer et 12,5 % avaient une démence vasculaire.

Dans cette étude, les exercices comme la course à pied, l'aérobic, le cyclisme rapide et l'escalade pendant plus de 20 minutes, étaient considérés comme d’intensité vigoureuse. L’intensité modérée comprenait par exemple la marche rapide, le tennis en double et le cyclisme à un rythme régulier pendant plus de 30 minutes. Les exercices de faible intensité étaient des activités comme la marche lente, le jardinage ou encore la pétanque et le billard.

Les chercheurs ont aussi classé les malades en fonction de leur niveau d’activité physique : ceux qui ne font pas d'exercice (78 %), ceux qui ont abandonné (un peu plus de 10 %), les débutants (8 %) et ceux qui ont maintenu leurs activités sportives (un peu plus de 3,5 %).

L’analyse des différentes données montre que le maintien d'une routine sportive après le diagnostic de démence était associé à un risque de décès inférieur de 29 %. Dans le détail, le risque de décès chutait de 30 % avec une activité physique de faible intensité, de 26 % lorsqu’elle était modérée et 30 % si elle était vigoureuse.

Par ailleurs, les malades qui se sont mis au sport après l’annonce de la maladie, présentaient un risque réduit de décès d’au moins 20 %.

Autre constat de l’étude : le risque de décès baissait de 3 % pour chaque augmentation hebdomadaire de 100 MET (calories dépensées par minute d'activité physique par rapport à l'énergie dépensée au repos, NDLR). Cent MET correspondent par exemple à faire 5 minutes de marche rapide, plus de 5 jours par semaine, précisent les auteurs.

Alzheimer : il faut encourager l’activité physique auprès des malades

Face à l’ensemble de ces résultats, les chercheurs ont conclu que les personnes touchées par une démence devraient être encouragées à suivre ou à commencer une routine d'exercice. "En s'appuyant sur l'effet protecteur établi de [l'activité physique] contre la mortalité toutes causes confondues, notre étude suggère que même à de faibles niveaux, [l'activité physique] pourrait diminuer considérablement le risque de mortalité chez les personnes atteintes de démence", expliquent-ils dans leur communiqué.

Il s’agit d’un point important pour eux puisqu'on sait que "l'espérance de vie moyenne après un diagnostic de démence peut n'être que d'environ 4 à 5 ans".