Le vieillissement s’accompagne souvent de changements certes anticipés mais pas toujours faciles à accepter, des rides aux cheveux gris en passant par des oublis passagers. Mais la manière dont nous percevons ces changements – positive ou négative – pourrait largement influencer nos capacités cognitives à mesure que l’on prend de l’âge. D’après une nouvelle étude du Penn State College of Nursing (Etats-Unis), les seniors avec une vision optimiste de leur propre vieillissement ont moins de troubles cognitifs et sont moins sujets à ressentir un déclin de leurs performances au fil du temps.
L’optimisme concernant son âge préserve du déclin cognitif
Pour parvenir à cette conclusion, publiée dans la revue Aging & Mental Health, les chercheurs ont mené une enquête en ligne auprès de 581 personnes âgées de plus de 65 ans, indépendantes et sans diagnostic de démence. Les participants devaient évaluer, sur une échelle de 4, des déclarations telles que "mon niveau énergie diminue un peu plus chaque année", et indiquer s’ils avaient perçu des changements dans leurs facultés cognitives, comme effectuer certaines tâches, depuis 10 ans.
Résultat, il est apparu que les seniors ayant des attentes positives concernant leur santé physique, mentale ou cognitive affichaient une meilleure évaluation de leurs capacités actuelles, moins de difficultés cognitives comme des problèmes de concentration ou de mémoire. En revanche, ceux avec des attentes plus négatives avaient une perception plus sombre de leurs performances (même si celles-ci n’avaient pas diminué récemment) et étaient plus sensibles aux signes de déclin.
Encourager une vision moins fataliste du vieillissement
Et pour cause, selon les chercheurs : le fait d’anticiper le pire, comme une détérioration généralisée, mène souvent à plus de sédentarité et d’isolement, amplifiant ainsi les risques de déclin cognitif. Une sorte de prophétie auto-réalisatrice. A l’inverse, une vision optimiste du vieillissement semble encourager des comportements bénéfiques, tels qu’une activité physique régulière et un engagement social accru, qui favorisent la santé mentale.
Modifier les stéréotypes autour de la vieillesse
L’étude met en lumière que ces attentes et les stéréotypes autour de la vieillesse sont modifiables. "Changer les attentes des seniors pourrait favoriser un vieillissement cognitif plus sain en renforçant leur conscience et en dissipant des croyances erronées sur le processus de vieillissement", expliquent les scientifiques dans un communiqué. Changer la perception du vieillissement, encourager une vision moins fataliste du vieillissement pourrait donc, selon eux, être un levier de protection cognitive et aider les personnes âgées à rester en bonne santé mentale plus longtemps.