ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Démence : les sportifs du week-end sont aussi protégés du déclin cognitif

Troubles cognitifs

Démence : les sportifs du week-end sont aussi protégés du déclin cognitif

Par Sophie Raffin

Les séances d’activités physiques concentrées sur le week-end sont aussi protectrices contre la démence que celles de la semaine.

artursfoto/istock
Concentrer son activité physique sur le week-end est tout aussi susceptible de réduire les risques de déclin cognitif que d'avoir une activité sur l'ensemble de la semaine.
Selon l'étude, 13 % des cas de démence pourraient être évités si tous les adultes faisaient de l'exercice au moins une ou deux fois par semaine.
Les scientifiques ajoutent que le modèle "guerrier du week-end" peut être plus facile à promouvoir auprès des personnes ayant un emploi du temps chargé.

Les recommandations pour rester en bonne santé prônent une activité physique très régulière, voire quotidienne. Mais de votre côté, vous n’arrivez pas à dégager du temps pour enfiler vos chaussures de sport en dehors des week-ends. Ne culpabilisez pas, c’est déjà très bénéfique pour votre cerveau !

Une étude parue dans la revue British Journal of Sports Medicine révèle que les personnes qui font une ou deux séances d’activité physique le week-end, aussi surnommées les "weekend warriors" ("guerriers du week-end" en français), réduisent autant leur risque de déclin cognitif que les sportifs assidus toute la semaine.

Activité physique et démence : des effets protecteurs quelle que soit la fréquence

Pour évaluer l’effet du sport sur les risques de déclin cognitif, les chercheurs ont repris deux enquêtes prospectives menées à Mexico entre 1998 et 2004 pour la première et entre 2015 et 2019 pour la seconde. Cela représentait un peu plus de 10.000 volontaires ayant un âge moyen de 51 ans. Ils devaient entre autres indiquer leur niveau et leur fréquence d’activité physique. Des tests ont également été menés pour évaluer leurs fonctions cognitives.

2.400 cas de trouble cognitif léger ont été identifiés. La prévalence était de 26 % chez les non-sportifs, 14 % chez les “guerriers du week-end” et 18,5 % chez les personnes faisant de l’activité sportive toute la semaine.

"Par rapport aux personnes ne faisant pas d’exercices, les guerriers du week-end étaient 13 % moins susceptibles de développer un trouble cognitif léger, tandis que les personnes régulièrement actives et celles faisant du sport en semaine et le week-end étaient 12 % moins susceptibles de le faire", notent les chercheurs dans un communiqué. Ces résultats étaient similaires pour les hommes et les femmes.

Les chercheurs ont ainsi estimé qu'en théorie, 13 % des cas de déclin cognitif pourraient être évités si tous les adultes au-delà de la quarantaine faisaient de l'exercice au moins une ou deux fois par semaine.

Faire du sport pour protéger le cerveau

Si ces associations ne sont pas totalement comprises, les chercheurs avancent plusieurs explications possibles à l'effet protecteur de l'exercice sur la santé du cerveau, mis en lumière dans cette étude.

"Par exemple, l'exercice peut augmenter les concentrations de facteurs neurotrophiques dérivés du cerveau [molécules qui soutiennent la croissance et la survie des neurones] et la plasticité cérébrale. L'activité physique est également associée à un plus grand volume cérébral, une plus grande fonction exécutive et une plus grande mémoire", écrivent-ils dans leur communiqué.

"Au meilleur de nos connaissances, la présente étude est la première étude de cohorte prospective à montrer que le modèle d'activité physique du “guerrier du week-end” et le modèle d'activité physique régulièrement actif sont associés à des réductions similaires du risque de démence légère", précisent-ils.

L'équipe ajoute que compte tenu du quotidien chargé de la population active, le modèle "guerrier du week-end" peut être plus facile à promouvoir lors des campagnes de sensibilisation sur les mesures à prendre pour réduire les risques de démence.