La perte d’odorat est généralement vue comme un trouble mineur, voire un simple inconvénient. Une étude d’University of California-Irvine et de l'Oxford Research Centre in the Humanities montre que l’anosmie peut en fait être un signe précoce de diverses maladies neurologiques et corporelles.
L’étude a été présentée dans la revue Frontiers in Molecular Neuroscience en octobre 2024.
Perte d’odorat : un trouble lié à 139 maladies
Pour mieux évaluer l’impact d’un dysfonctionnement olfactif sur la santé, les chercheurs ont repris l’ensemble des études menées sur le sujet ces deux dernières décennies. Leurs travaux ont permis de mettre en lumière un lien puissant entre la perte d’odorat et l'inflammation dans 139 conditions médicales neurologiques et physiques comme la dépression, la Covid-19, la maladie de Parkinson, Alzheimer, la rhinite ou encore la schizophrénie…
"La perte olfactive, qui précède souvent des pathologies telles que la maladie d'Alzheimer et de Parkinson, peut servir d'indicateur précoce de l'apparition de la maladie, permettant des approches thérapeutiques plus proactives", indiquent les auteurs.
Le professeur Michael Leon qui a dirigé l’étude ajoute que ces données sont “particulièrement intéressantes” parce qu’il avait été précédemment constaté que "la stimulation olfactive peut améliorer la mémoire des personnes âgées de 226 %". "Nous savons maintenant que les odeurs agréables peuvent diminuer l'inflammation. Ce qui peut indiquer le mécanisme par lequel ces parfums peuvent améliorer la santé du cerveau", précise l’expert dans un communiqué.
Développer une thérapie olfactive pour réduire l’inflammation
Face à ces constats, les scientifiques avancent que la thérapie par les parfums pourrait réduire l’inflammation et ainsi protéger contre les 139 maladies. "La stimulation olfactive montre son efficacité à la fois pour la prévention et le traitement, potentiellement médiée par la diminution de l'inflammation", écrivent les auteurs dans leur article.
Ils ont également lancé le développement d’un appareil thérapeutique olfactif. Son objectif serait d’être "un nouveau moyen non-invasif d'améliorer les résultats en matière de santé". Toutefois, les scientifiques reconnaissent que des études plus approfondies sur les thérapies olfactives sont nécessaires pour confirmer leurs conclusions.