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Allaitement, nutrition... Comment la petite enfance peut favoriser les maladies inflammatoires de l’intestin

L’alimentation, l’allaitement ou encore le tabagisme passif durant la petite enfance influencent le risque de développer des maladies inflammatoires de l’intestin, selon des chercheurs.

Allaitement, nutrition... Comment la petite enfance peut favoriser les maladies inflammatoires de l’intestin Demianastur / istock




L'ESSENTIEL
  • Une étude révèle que l’allaitement, l’introduction tardive des aliments solides et l’absence de tabagisme passif durant la petite enfance pourraient réduire le risque de maladies inflammatoires de l’intestin (MICI), notamment la maladie de Crohn.
  • D’après eux, c’est entre 0 et 3 ans que l’exposition à ces facteurs influence le plus le risque de MICI. Cette période est en effet cruciale pour le développement du microbiote intestinal.
  • La recherche précise que les enfants exposés à la fumée de tabac ont un risque accru de 23 % de développer ces maladies.

Au moins 200.000 personnes en sont atteintes en France. Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), comme la maladie de Crohn, se caractérisent par l’inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif, due à une dérégulation du système immunitaire intestinal. Une nouvelle étude, menée au Québec et publiée dans la revue Digestive and Liver Disease, s’est penchée sur des facteurs de risque encore peu étudiés dans la petite enfance, notamment l’exposition au tabagisme passif, l’alimentation et l’allaitement.

La petite enfance, cruciale pour le microbiote intestinal

"Nos résultats suggèrent que les enfants exposés précocement à certains facteurs environnementaux pourraient avoir un risque accru de développer une maladie inflammatoire de l’intestin plus tard dans leur vie", affirment les chercheurs de l’Université de Montréal dans un communiqué. D’après eux, c’est entre 0 et 3 ans que l’exposition à ces facteurs influence le plus le risque de MICI. Cette période est en effet cruciale pour le développement du microbiote intestinal, un écosystème de micro-organismes jouant un rôle essentiel dans la santé digestive.

Sans surprise, l’alimentation est directement impliquée dans cette phase de développement. L’étude, menée sur près de 2.800 personnes, révèle qu’une introduction trop précoce des aliments solides, entre 3 et 6 mois, pourrait augmenter légèrement le risque de développer la maladie de Crohn. Les spécialistes préconisent d’attendre au moins 6 mois avant d’introduire des denrées solides, afin de favoriser un développement optimal du microbiote.

De même, l’allaitement maternel (exclusif) joue aussi un rôle protecteur, réduisant le risque de Crohn chez les enfants allaités. Ces résultats concordent avec les recommandations nutritionnelles existantes qui encouragent l’allaitement exclusif durant les six premiers mois.

Le tabagisme passif, un risque sous-estimé de maladie de Crohn

Le tabagisme passif, déjà reconnu pour ses effets néfastes sur la santé générale, se révèle également un facteur de risque pour les MICI : les enfants exposés à la fumée de tabac dans leurs trois premières années de vie ont un risque accru de 23 % de développer la maladie de Crohn. Un chiffre frappant, d’autant plus que cette augmentation ne s’explique que partiellement par le tabagisme actif à l’âge adulte. "C’est une première, et cela renforce l’importance de limiter l’exposition des enfants à la fumée de tabac pour prévenir ces maladies chroniques", concluent les scientifiques.

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