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Sédentarité

Les traits de personnalité influencent-ils notre activité physique ?

Par Stanislas Deve

Une étude révèle que certains profils de personnalité, comme l’extraversion ou le névrosisme, peuvent avoir un impact non négligeable sur notre manière de pratiquer le sport et de vivre la sédentarité.

T. A. McKay / istock
Selon une étude, les personnalités au profil "résilient" (consciencieux, extraverti) tendent à pratiquer des activités physiques prolongées et régulières, souvent en groupes organisés.
À l’inverse, les individus "fragiles" (haut névrosisme) interrompent fréquemment leur sédentarité, privilégiant des activités légères et plus rapides.
Un ratio élevé de temps d’activité physique par rapport à la sédentarité est observé chez les profils résilients et ordinaires, ce qui est favorable à la santé et à la longévité.

Notre pratique sportive serait-elle prédéterminée par notre caractère ? D’après une étude menée par l’Université de Jyväskylä (Finlande), les traits de personnalité pourraient jouer un rôle important dans la fréquence et la nature de nos activités physiques, ainsi que dans notre façon d’être sédentaire.

La recherche, publiée dans l'International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity, s’est concentrée sur cinq traits de personnalité : résilient, fragile, surcontrôlé, sous-contrôlé et ordinaire, chacun représentant une combinaison spécifique de traits comme l’ouverture, l’agréabilité, la conscience, l’extraversion et le névrosisme (un trouble de l'humeur propre aux personnes qui ressentent davantage d'émotions négatives). Ces profils ont été suivis chez les mêmes personnes de 33 à 61 ans, permettant une observation de leurs comportements en matière de sédentarité et d’activité physique.

L’activité physique ou le comportement sédentaire selon les personnalités

Les résultats montrent que les personnes au profil "résilient", caractérisées par une forte conscience (au sens consciencieux) et une extraversion marquée, cumulent leurs périodes d'activité physique et de sédentarité de manière prolongée. En clair, elles sont plus susceptibles de faire intensément du sport pendant plusieurs mois (notamment parce qu’elles souvent sont engagées dans des activités de groupe) tout en passant ensuite de longues périodes de sédentarité.

De leur côté, les personnes avec un profil "fragile", souvent associées à un haut niveau de névrosisme, ont davantage besoin d’interrompre fréquemment leurs moments sédentaires, et préfèrent pratiquer des activités physiques plus brèves et plus légères. Ce comportement, "motivé par un certain inconfort à rester inactif longtemps" selon un communiqué, peut d’ailleurs avoir des bénéfices pour la santé, en réduisant les risques associés à une sédentarité prolongée.

Adapter le mode de vie en fonction des traits de caractère

Les chercheurs se sont également intéressés à la proportion d’activité physique modérée à intense par rapport aux périodes de sédentarité, un ratio pertinent pour réduire les risques de mortalité après 50 ans. Bien que les résultats ne montrent pas de différences significatives entre les profils en matière de quantités globales d’activité et de sédentarité, les profils "résilient" et "ordinaire" montraient des ratios jugés particulièrement favorables. À savoir plus de temps d’activité physique que de temps de sédentarité, ce qui est associé à une diminution du risque de mortalité.

En identifiant les traits de personnalité associés à des comportements favorables pour la santé, cette étude ouvre des pistes pour mieux adapter les recommandations de mode de vie en fonction des profils individuels. Les personnalités "résilientes" pourraient bénéficier d’une incitation à maintenir leurs routines sportives, tandis que les profils plus "fragiles" pourraient être encouragés à opter pour des activités modérées et courtes.