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Sédentarité

"Ne pas sortir" est-il la nouvelle normalité depuis l'épidémie de Covid-19 ?

Par Stanislas Deve

Depuis la pandémie de coronavirus, la population a tendance à passer de plus en plus de temps sédentaire, à domicile, et de moins en moins à l’extérieur. Une conséquence du télétravail, mais pas seulement, selon une étude menée aux Etats-Unis.

SeventyFour / istock
Une étude montre que depuis la pandémie, les Américains passent en moyenne 51 minutes de moins hors de chez eux chaque jour, incluant une baisse de 12 minutes des déplacements quotidiens.
Cette tendance au "repli à la maison" a été amplifiée par le télétravail et les achats en ligne. Le temps passé hors de chez soi ne s'est que modestement rétabli après la pandémie, rebondissant de seulement 11 minutes de 2021 à 2023, passant de 270 minutes à 281.
Bien que cela réduise les trajets et les émissions, cette "vie à domicile" pose aussi des risques d’isolement social, nécessitant des adaptations pour des villes plus inclusives.

Depuis la pandémie de Covid-19, les Américains passent en moyenne près d'une heure de moins par jour en dehors de leur domicile. C’est la conclusion d’une nouvelle étude publiée dans le Journal of the American Planning Association. Cette diminution, estimée à 51 minutes par jour depuis 2019, inclut notamment une réduction de 12 minutes du temps consacré aux déplacements quotidiens, comme le trajet en voiture ou les transports en commun.

Covid-19 : un repli durable à domicile depuis l'épidémie

Les travaux, menés par des chercheurs en urbanisme de l’Université Clemson et de l’UCLA et basés sur les données de plus de 34.000 adultes américains, montrent que cette tendance à rester chez soi s’est accentuée ces cinq dernières années. Ainsi, le temps passé sur 8 des 12 activités hors domicile a diminué de 2019 à 2021 (de 334 minutes par jour à 271, soit d’environ 5,5 heures à 4,5), tandis que celui passé sur 11 des 16 activités à la maison a augmenté.

Si le télétravail explique en partie cette diminution, d’autres activités ont aussi connu une baisse : les sorties pour le shopping, les loisirs artistiques et sportifs, et même les pratiques religieuses. Les déplacements ont également diminué, avec 13 minutes en moins en voiture et dans les transports publics – une tendance à la baisse qui n’est pas uniquement attribuable aux restrictions liées à la Covid-19, précisent les chercheurs.

À noter aussi que le temps passé hors de chez soi ne s'est que modestement rétabli après la pandémie, rebondissant de seulement 11 minutes de 2021 à 2023, passant de 270 minutes à 281. "Tous les temps passés à l'extérieur, toutes les formes de voyage sont restés nettement plus faibles en 2023 qu'en 2019", assurent les chercheurs dans un communiqué.

Avantages et inconvénients de la "vie à domicile"

La pandémie semble avoir accéléré un repli qui existait déjà, avec une baisse d'environ 1,8 minute par jour pour les activités hors domicile depuis 2003, accentuée aujourd'hui par le développement des technologies de communication. Les chercheurs notent également une augmentation du sommeil et de l’exercice physique à domicile, souvent facilité par l’achat d’équipements de sport pendant les confinements.

Cette "vie à domicile" présente des avantages, notamment en termes d'économie de temps et de réduction des émissions de carburant. Cependant, les effets secondaires, comme l’isolement social, ne doivent pas être sous-estimés. Pour les chercheurs, ce phénomène de "retrait à domicile" doit donc inciter les villes à adopter des politiques d’aménagement répondant aux nouveaux comportements de mobilité et de socialisation, afin de créer des environnements urbains plus inclusifs et adaptés aux besoins de leurs résidents.