- Les scientifiques ont testé 20 séances de stimulation magnétique transcrânienne (STM) appliquées aux deux côtés du cerveau.
- Ces 20 séances de 22 minutes ont été effectuées en 5 jours seulement.
- 48 % des patients avaient une réduction de 50 % de leurs symptômes et, un mois plus tard, ces bénéfices étaient toujours visibles pour 61 % d’entre eux.
Chez environ 30 % des patients atteints de dépression, les traitements sont inefficaces, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Cela signifie qu’ils n’ont donc pas de réponse thérapeutique efficace pour gérer les symptômes de ce trouble. Mais les résultats d’une étude publiée dans la revue Psychological Medicine pourraient bientôt offrir une nouvelle solution à ces patients. Les auteurs ont découvert que la stimulation magnétique transcrânienne (STM) appliquée aux deux côtés du cerveau permettait de réduire les symptômes de la dépression dès cinq jours chez des personnes résistantes aux traitements.
Dépression : 20 séances de stimulation magnétique transcrânienne en 5 jours
Chez les adultes dépressifs, l’une des principales caractéristiques est la sous-activité de certaines régions, comme le cortex préfrontal dorsolatéral, et la suractivité d’autres, comme le cortex orbitofrontal (OFC). La STM est un traitement qui consiste à envoyer des impulsions magnétiques - ou champ magnétique - au cerveau pour stimuler les cellules nerveuses. Celui-ci est déjà utilisé aux États-Unis sur le côté gauche du cortex préfrontal dorsolatéral pour traiter la dépression. Les améliorations sont visibles au bout de 20 séances, habituellement administrées en 20 à 30 jours.
Ainsi, dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont testé ce traitement, la STM, en 20 séances de 22 minutes mais réparties sur 5 jours seulement. Autre changement : ils ne l'ont pas seulement appliqué à un côté du cerveau, mais aux deux côtés. Ainsi, les participants étaient répartis en trois groupes : STM appliquée aux deux côtés du cerveau, STM sur le côté gauche du cerveau et une fausse STM sur le côté droit, un groupe témoin qui avait une STM factice sur les deux côtés du cerveau.
Une diminution de 50 % des symptômes dépressifs
Résultats : 48 % des patients du premier avaient une réduction de 50 % de leurs symptômes, contre 18 % dans le deuxième groupe et 4 % dans le dernier. Un mois après, 61 % des participants du premier groupe avaient toujours une diminution de 50 % de leurs symptômes, et 59 % pour le deuxième groupe. En revanche, dans le dernier groupe, ils n’étaient que 22 %.
"Le traitement fonctionne plus rapidement car, en ciblant deux zones du cerveau impliquées dans la dépression, nous corrigeons efficacement les déséquilibres dans deux processus d’importation, permettant aux régions du cerveau de communiquer correctement entre elles”, explique Valérie Voon, professeure du département de psychiatrie à l’université de Cambridge, dans un communiqué. Les scientifiques vont poursuivre leurs recherches afin de déterminer quelle partie du cortex orbitofrontal cibler pour mieux traiter la dépression.