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Alimentation

Voici pourquoi vous devriez donner moins de sucre à votre bébé lors de ses 1.000 premiers jours de vie

Une faible consommation de sucres ajoutés dans l'utérus et au cours des deux premières années de la vie peut réduire le risque de maladies chroniques, comme le diabète et l’hypertension, à l'âge adulte.

Voici pourquoi vous devriez donner moins de sucre à votre bébé lors de ses 1.000 premiers jours de vie Kosamtu/iStock




L'ESSENTIEL
  • Les adultes n’ayant pas ingéré des sucres ajoutés durant leur enfance, plus précisément au cours de leurs 1.000 premiers jours, ont jusqu'à 35 % de risque en moins de développer un diabète et jusqu'à 20 % de risque en moins de souffrir d'hypertension.
  • L’apparition des maladies chroniques est retardée de quatre ans et de deux ans, respectivement, pour ceux ayant reçu un diagnostic plus tard.
  • La protection contre ces pathologies est évidente en cas d’exposition à des restrictions de sucre in utero, mais une restriction après la naissance augmentait les bénéfices, en particulier après six mois, lors de la diversification alimentaire.

On le sait : les sucres ajoutés, présents dans différents aliments, ne sont pas bons pour la santé. Dans une récente étude, des chercheurs des universités McGill de Montréal (Canada) et de Californie à Berkeley (États-Unis) ont examiné l’impact de l'exposition au sucre dans les 1.000 premiers jours suivant la naissance sur le risque de diabète et d'hypertension. Afin de mener à bien leurs recherches, ils ont tiré parti de la variation quasi-expérimentale de la fin du rationnement du sucre au Royaume-Uni. Pour rappel, des limites à l’apport de sucre, à des niveaux conformes aux recommandations diététiques actuelles, ont été introduites en 1942 dans le cadre d’un programme en temps de guerre. Le rationnement a pris fin en septembre 1953.

Diabète, hypertension : limiter les sucres ajoutés chez les enfants au début de la vie réduit le risque

L’équipe a utilisé des anciennes données de la UK Biobank, une base de données d'antécédents médicaux et de facteurs de risque génétiques, de mode de vie et d'autres maladies, pour identifier les personnes nées à cette époque et analyser leurs résultats de santé avant et après la fin de la guerre. "Il est difficile de trouver des situations où les gens sont exposés de manière aléatoire à différents environnements nutritionnels au début de leur vie et de les suivre pendant 50 à 60 ans. La fin du rationnement nous a fourni une expérience naturelle inédite pour surmonter cela", a déclaré Tadeja Gracner, auteure principale des travaux. La consommation de sucre pendant le rationnement était d'environ 8 cuillères à café (40 grammes) par jour en moyenne. À la fin du rationnement, la consommation de sucre a grimpé en flèche pour atteindre environ 16 cuillères à café (80 grammes) par jour.

Les résultats, publiés dans la revue Science, ont montré que le fait d'avoir vécu la période de restriction du sucre pendant les 1.000 premiers jours de la vie a diminué le risque de développer un diabète de 35 % et de l’hypertension de 20 % à l’âge adulte. Une faible consommation de sucre au début de la vie a retardé "l'apparition des maladies chroniques de 4 et 2 ans" pour les personnes qui ont été diagnostiquées plus tard avec le diabète ou l’hypertension. Les scientifiques ont aussi constaté que l'exposition à des restrictions de sucre in utero suffisait à réduire les risques, mais la protection contre la maladie s'est accrue après la naissance, une fois que les aliments solides ont été introduits.

"Le sucre en début de vie est le nouveau tabac"

D’après l’équipe, ces résultats confirment leurs craintes concernant la santé à long terme des enfants qui consomment des quantités excessives de sucres ajoutés au début de leur vie. "Il n'est pas facile d'ajuster la consommation de sucre des enfants, le sucre ajouté est omniprésent, même dans les aliments pour bébés et jeunes enfants, et les enfants sont bombardés de publicités télévisées pour des en-cas sucrés. (…) Le sucre en début de vie est le nouveau tabac, et nous devrions le traiter comme tel en demandant aux entreprises alimentaires de reformuler les aliments pour bébés avec des options plus saines, en réglementant le marketing et en taxant les aliments sucrés destinés aux enfants", a conclu Paul Gertler, co-auteur de l'étude.

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