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Gynécologie

Asthme : les femmes ménopausées tardivement présentent un risque accru

Par Geneviève Andrianaly

Une nouvelle étude met en avant le rôle des œstrogènes naturels et synthétiques dans l'augmentation du risque d'asthme chez les patientes dont l'âge de la ménopause est plus tardif.

Mohamad Faizal Bin Ramli/iStock
Une diminution de 30 % du risque d'asthme est observée chez les femmes dont l'âge à la ménopause était de 40-44 ans par rapport à celles ayant la ménopause vers 50-54 ans.
"Les femmes utilisant une thérapie hormonale présentaient un risque accru d'asthme de 63 %, tandis que les femmes qui arrêtaient la thérapie hormonale étaient deux fois plus susceptibles d'abandonner le traitement de l'asthme."
D’après les auteurs, les cliniciens devraient prendre en compte ce lien et surveiller les symptômes de l'asthme chez les patientes dont la ménopause survient tardivement.

La ménopause, se traduisant par la disparition des règles, est une période importante dans la vie de toutes les femmes, car elle est associée à des changements physiologiques majeurs. Cette phase naturelle, qui survient en général aux alentours de 50 ans, se caractérise par une perte de la fonction ovarienne entraînant une diminution des niveaux d'hormones sexuelles : œstrogènes et progestérone. De nombreuses recherches ont suggéré un lien possible entre l'asthme et les hormones sexuelles. Le fait le plus notable est que cette maladie respiratoire chronique est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. En outre, les patientes ont tendance à souffrir d'un asthme plus sévère et sont moins susceptibles de connaître une rémission de la pathologie.

Une ménopause précoce réduit de 30 % le risque d’asthme

Dans une récente étude, des scientifiques de l’université York à Toronto (Canada) ont voulu déterminer s’il existait bel et bien un lien entre l'âge à la ménopause et l'incidence de l'asthme chez les Canadiennes ménopausées. Pour cela, l’équipe a suivi plus de 14.000 femmes ménopausées durant 10 ans. Les travaux ont été limités aux femmes naturellement ménopausées, non fumeuses et n'ayant pas souffert d'asthme avant la ménopause. L'âge à la ménopause a été examiné et classé : 40-44 ans, 45-49 ans, 50-54 ans et plus de 55 ans.

Selon les résultats, parus dans la revue Menopause, les femmes ayant une ménopause précoce (qui survient entre 40 et 44 ans) ont un risque réduit d'asthme de 30 %. En revanche, celles dont la ménopause survient tardivement présentaient un risque accru. Cela a amené les auteurs à suggérer un rôle des œstrogènes dans le risque de cette maladie respiratoire. "Les œstrogènes naturels et les œstrogènes synthétiques, tels qu'ils sont utilisés dans l'hormonothérapie, présentent des profils de risque similaires. Il a été démontré que les femmes utilisant une thérapie hormonale présentaient un risque accru d'asthme de 63 %, tandis que les femmes qui arrêtaient la thérapie hormonale étaient deux fois plus susceptibles d'abandonner le traitement de l'asthme", ont-ils expliqué. Un indice de masse corporelle plus élevé s’avérait également être un facteur de risque pour les femmes, mais pas pour les hommes, car la graisse produit des œstrogènes.

"Surveiller les symptômes de l'asthme" chez les femmes ménopausées tardivement

Dans les conclusions, l’équipe indique que cette étude met en évidence les différences entre les sexes en matière d'asthme. "Les cliniciens devraient être conscients du lien entre l’âge tardif de la ménopause et le risque élevé de ménopause et surveiller les symptômes de l'asthme chez les patientes dans ce cas", a déclaré Stephanie Faubion, directrice médicale de la Menopause Society.