On suppose souvent que les grands-parents qui s'occupent de leurs petits-enfants s'adonnent à davantage d'activités, comme jouer et sortir. Ce mode de vie actif durant leur garde devrait améliorer leur santé mentale et physique, augmentant ainsi l'espérance de vie. Cependant, d’après une récente étude, publiée dans la revue Journal of Aging and Health, les effets escomptés ne sont pas ceux observés.
Grand-parentalité : une plus grande intensité des soins était liée à moins d’activité physique
Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs de l’université d'Alabama à Birmingham (Angleterre) ont utilisé des données, datant de 2014, de la Health and Retirement Study, une cohorte avec un panel représentatif à l'échelle nationale de la population américaine de plus de 50 ans et de leurs conjoints. Elle portait sur 17.851 personnes âgées au total. Ensuite, ils ont examiné plusieurs éléments indiquant l’intensité de grand-parentalité et son association avec l'activité physique en utilisant trois perspectives : "les grands-parents sont actifs, la perspective des contraintes les plus importantes et la perspective du biais de sélection."
D’après les résultats, plus un grand-parent consacrait d'heures à faire des activités avec ses petits-enfants et s'il vivait ou non avec eux, moins il était capable de faire de l'exercice. L'intensification des soins a un effet négatif sur l'activité physique et la santé générale, surtout chez les grands-parents dans les foyers multigénérationnels, ceux qui élèvent leurs petits-enfants sans leurs parents, les grands-parents plus âgés, ceux séparés, divorcés, veufs ou jamais mariés et les femmes.
En ajoutant "des responsabilités de grands-parents", ceux défavorisés "ont du mal à trouver du temps libre"
Les auteurs ont constaté que le plus souvent, les grands-parents des groupes socialement et économiquement défavorisés sont les principaux responsables des soins. C'est pourquoi les effets de l'intensification des soins sont les plus prononcés au sein de ces populations. "En moyenne, les personnes socialement et économiquement défavorisées ont déjà du mal à se soigner et à trouver du temps libre. Si l'on ajoute à cela les responsabilités de grand-parent et de soins, ils ont moins de temps pour l'activité physique, ce qui aggrave leur santé", a expliqué Patricia Drentea, qui a dirigé les travaux.
En parallèle, l’équipe a observé que les grands-parents ayant un niveau socio-économique et éducatif plus élevé étaient moins susceptibles de s'engager dans une activité de grand-parentalité intense parce qu'ils "ont plus d'autonomie et de ressources pour s'adonner à des activités de loisir."
Dans les conclusions, les chercheurs reconnaissent que le fait d'être grand-parent peut être bénéfique pour la santé mentale et physique. Néanmoins, un meilleur soutien pour les grands-parents, en particulier ceux qui se trouvent dans des situations sanitaires et économiques défavorisées, est nécessaire, car leurs responsabilités d’aidant limitent souvent leur capacité à s'engager dans des activités physiques favorables à la santé.