La maladie de Verneuil - ou hidrosadénite suppurée - concerne au moins 1 % de la population française, selon la Fondation pour la recherche médicale. Cette pathologie cutanée chronique se caractérise par des nodules (formations cutanées arrondies et saillantes) douloureux, et des abcès (amas de pus collecté dans une cavité), selon l'Orphanet. Ils sont généralement localisés sur des zones pileuses riches en glandes sudoripares (sous la peau, dont le rôle est de sécréter de la sueur et éliminer les déchets du corps).
Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue JAMA Dermatology, des chercheurs de l'Université de Montréal et de l'Université McGill, toutes deux au Canada, ont établit un lien entre la maladie de Verneuil et une augmentation des risques pour la femme enceinte atteinte et son bébé.
Grossesse : examiner l'impact des cytokines pro-inflammatoires chez les femmes souffrant de la maladie de Verneuil
Comme l’indique l’Agence nationale de la recherche, "la production soutenue de cytokines pro-inflammatoires dans les lésions cutanées suggère une régulation défectueuse de l'inflammation”. La maladie de Verneuil est donc liée à des niveaux élevés de cytokines pro-inflammatoires, des substances sécrétées par le système immunitaire. Durant leurs travaux, les scientifiques se sont ainsi intéressés à l’impact de ces cytokines pro-inflammatoires chez les femmes enceintes souffrant de la maladie de Verneuil et leur bébé. Ces substances sont déjà associées à divers risques lors de la grossesse : diabète gestationnel, pré-éclampsie, accouchement prématuré. Pour mesurer les risques, ils ont analysé plus de 1,3 million d'accouchements, parmi lesquels 1.332 femmes avaient la maladie de Verneuil.
61 % de risque en plus de diabète gestationnel avec la maladie de Verneuil
Ainsi, les scientifiques ont observé que les femmes enceintes atteintes de cette maladie avait un pourcentage de risques plus importants que les autres, pour certaines complications :
- 55 % pour les troubles hypertensifs
- 61 % pour le diabète gestationnel
- 38 % de décès
- 28 % pour les accouchements prématurés
- 29 % pour les malformations congénitales.
Le risque d'hospitalisation était aussi deux fois plus élevé pour ces patientes et 31 % plus important pour leur enfant, pour divers problèmes de santé, durant ses 16 premières années de vie. Face à ces résultats, les scientifiques appellent à ce que les femmes enceintes atteintes de la maladie de Verneuil et leurs enfants soient suivis sur le long terme pour prévenir ces risques et les prendre en charge le plus rapidement possible.