Arrêter la cigarette est un pas décisif pour regagner des points de santé, mais le chemin vers la guérison cardiovasculaire est plus long qu'on ne le pense. Une nouvelle étude, menée sur plus de cinq millions de personnes en Corée du Sud, révèle qu’il faut parfois plusieurs décennies pour que les risques cardiaques des anciens fumeurs rejoignent ceux des non-fumeurs. Ces découvertes, publiées dans JAMA Network Open, montrent que l’impact du tabagisme varie fortement en fonction de l'historique de consommation.
Entre 5 et 25 ans après avoir arrêté de fumer
Les chercheurs ont identifié un point de bascule critique : huit "pack-years", ou paquets-années. Un "pack-year" est calculé en multipliant le nombre de paquets fumés quotidiennement par les années de consommation. Fumer un paquet par jour pendant huit ans, ou deux paquets pendant quatre ans, place ainsi un fumeur au seuil des huit "pack-years", qui lui-même détermine le temps de récupération après l'arrêt du tabac, selon un communiqué.
Pour celles et ceux qui arrêtent la cigarette avant d’atteindre ces huit "pack-years", les nouvelles sont encourageantes. Dans les cinq à dix ans suivant l’arrêt, leur risque cardiovasculaire chute et s’aligne presque sur celui des non-fumeurs. En revanche, pour les gros fumeurs dépassant ce seuil, le retour à une santé cardiaque comparable aux non-fumeurs peut prendre jusqu’à 25 ans après le sevrage.
Un risque qui augmente avec chaque cigarette
L’étude s’appuie sur l’analyse des dossiers médicaux de quelque 5,3 millions de participants, dont une majorité d'hommes d’âge moyen (45,8 ans en moyenne). En surveillant leurs antécédents de consommation de tabac ainsi que l'apparition de maladies cardiovasculaires comme les crises cardiaques et les AVC, les chercheurs ont constaté que le risque augmente de façon linéaire avec chaque année de tabagisme. Par exemple, une personne ayant fumé pendant 30 "pack-years" double son risque de maladies cardiaques par rapport à un non-fumeur.
Même après avoir arrêté, les anciens fumeurs doivent donc rester vigilants. Les dégâts accumulés par le tabagisme ne disparaissent pas instantanément : le cœur et les vaisseaux sanguins ont besoin de temps pour se régénérer. Et pour ceux qui ont fumé lourdement, des années de suivi médical et de bonnes habitudes de vie sont nécessaires pour réduire les risques.
Conclusion, il vaut mieux ne jamais commencer à fumer, ou alors arrêter le plus tôt possible, idéalement avant d’atteindre le seuil critique des huit "pack-years". Car plus l’arrêt est précoce, plus les bénéfices pour la santé sont importants, et plus le risque de maladies cardiovasculaires diminue rapidement.