- Le SOPK touche entre 10 % et 13 % des femmes en âge de procréer.
- La stigmatisation du poids lors des consultations impacte négativement la prise en charge ainsi que la santé mentale des patientes.
- Les chercheurs appellent à une prise en charge et des conseils d'hygiène de vie adaptés aux besoins personnels de la patiente.
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), maladie endocrinienne touchant une femme en âge de procréer sur 10, provoque des troubles de la fertilité et de la pilosité ainsi que des complications métaboliques comme l’obésité. Il n’y a pas de traitement pour guérir cette pathologie hormonale. Toutefois, adopter une hygiène de vie saine aide à réduire les symptômes. Mais attention, les chercheurs de Monash University mettent en garde : concentrer ces recommandations autour de la perte de poids peut avoir un impact négatif sur leur santé mentale et la prise en charge des patientes.
SOPK : la stigmatisation du poids est un frein au traitement
Pour mieux comprendre les freins et les facilitateurs de la prise en charge du SOPK, les chercheurs ont épluché 68 études se concentrant sur les recommandations d’hygiène de vie données aux malades. Il a été constaté que toutes les femmes interrogées pensaient que l'éducation des médecins sur le SOPK et la gestion du mode de vie était inadéquate et avait un impact sur la qualité des soins et leur psychisme. Plus particulièrement, la stigmatisation du poids affectait la perception de soi et la santé mentale de certaines patientes. Les plus touchées étaient celles ayant des carrures larges ou au contraire petites. “De nombreuses personnes atteintes du SOPK croyaient que la gestion du mode de vie était trop axée sur la perte de poids et la fertilité, indépendamment de leurs propres motivations et objectifs personnels”, notent les auteurs de l’étude publiée dans la revue Obesity Review.
"Les patientes qui ont des corps plus grands et plus petits sont toutes affectées par la stigmatisation du poids, mais de différentes manières", précise Margaret McGowan, première auteure, dans un communiqué. "Celles ayant des carrures frêles se voient souvent refuser l’accès à la gestion du mode de vie du SOPK et sont perçues comme « saines » par les professionnels de la santé. Celles qui sont larges, reçoivent souvent des soins axés sur la perte de poids, niant les autres préoccupations qu’elles pourraient avoir."
SOPK et hygiène de vie : besoin de conseils adaptés et individualisés
Après ces découvertes, l’équipe appelle à des changements dans la prise en charge des patientes touchées par le SOPK et à une meilleure formation des professionnels de la santé afin qu’ils apportent des réponses adaptées aux malades. En effet, les scientifiques remarquent que pour être plus efficaces et pérennes, les soins doivent se concentrer sur les conseils d'hygiène de vie répondant aux besoins individuels des malades. La mise en place d’équipe multidisciplinaire pourrait être une solution, selon eux, pour améliorer le traitement des femmes souffrant de la maladie hormonale.
"La pratique devrait changer pour inclure des options telles que des soins neutres en matière de poids le cas échéant, et si la perte de poids est une priorité pour les patientes, elles doivent être soutenues par des professionnels de la santé dûment formés", conclut l’auteure principale Dr Steph Cowan.