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Post-partum : les antécédents de commotion cérébrale pourraient impacter la santé mentale des mamans

Par Joséphine Argence

Une équipe canadienne a identifié une corrélation entre les antécédents de commotion cérébrale et les risques de développer un problème de santé mentale durant le post-partum.

kieferpix/IStock
Un antécédent de commotion cérébrale pourrait augmenter les risques de troubles de la santé mentale durant le post-partum, selon une récente étude.
Environ 11% des patientes ayant subi une commotion cérébrale avant l’accouchement ont développé une maladie mentale grave en post-partum.
Cette liaison entre la commotion cérébrale et la santé mentale des jeunes mères pourrait être due aux exigences physiques et émotionnelles liées au rôle de jeune parent.

Un antécédent de commotion pourrait-il avoir un incident sur la santé mentale d’une jeune maman après son accouchement ? C’est en tout cas ce que suggère une récente étude menée par l’Université de Toronto (Canada). "Nous avons constaté que les personnes ayant subi une commotion cérébrale dans le passé étaient beaucoup plus susceptibles de connaître de graves problèmes de santé mentale, comme des visites aux urgences psychiatriques ou des actes d'automutilation, dans les années suivant l'accouchement", a noté Samantha Krueger, co-auteure des travaux, sage-femme et candidate au doctorat en méthodologie de la recherche en santé à l'Université McMaster.

Commotion cérébrale : un risque accru de maladie mentale grave en post-partum

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont suivi plus de 750.000 femmes ayant accouché en Ontario entre 2007 et 2017. Ils ont suivi l’évolution de la santé mentale des participantes pendant plusieurs années, et parfois jusqu’à quatorze ans après leur accouchement. Les résultats ont été publiés dans le Journal of Clinical Psychiatry.

L’équipe a alors observé que près de 11 % des femmes ayant vécu une commotion cérébrale avant leur accouchement ont souffert d'une maladie mentale maternelle grave, contre 7 % des patientes n’ayant pas subi de commotion cérébrale auparavant.

Après l’ajustement de divers facteurs comme l’âge, le revenu et les antécédents de violence, les scientifiques ont constaté que la commotion cérébrale était corrélée à un risque accru de 25 % de maladie mentale grave après la naissance du bébé. "Cette association était particulièrement forte chez les personnes qui n'avaient pas d'antécédents en matière de santé mentale, ce qui signifie que la commotion cérébrale peut être un facteur de risque important, mais qui est souvent négligé pendant la grossesse et le post-partum", a complété Samantha Krueger.

Comment expliquer le lien entre les commotions cérébrales et les problèmes de santé mentale en post-partum ?

Face à ces résultats, les chercheurs ont émis plusieurs hypothèses pour mieux comprendre le lien entre les commotions cérébrales et les problèmes de santé mentale en post-partum. Pour la Docteure Hilary Brown, les exigences physiques et émotionnelles liées au rôle de jeune parent pourraient exacerber les problèmes dus à une commotion cérébrale. "Le sommeil est essentiel à la récupération après un traumatisme crânien, mais le manque de sommeil est une réalité pour de nombreux nouveaux parents (…) Les déficiences cognitives, les sensibilités à la lumière et au bruit et le stress lié à la prise en charge d'un nouveau-né peuvent intensifier les symptômes de la commotion cérébrale, ce qui peut augmenter le risque de problèmes de santé mentale au fil du temps", a expliqué la co-auteure de l’étude et professeure associée au département Santé et société de l'université de Toronto Scarborough.

Pour l’équipe de recherche, cette étude a démontré l’importance d'identifier les patientes ayant vécu une commotion cérébrale dès le début de la grossesse, afin de mettre en place un soutien sur le long terme et de prévenir les risques de maladies mentales graves.