En 2019, près de 3,5 millions de salariés travaillaient de nuit, selon le ministère du Travail. Troubles du sommeil, maladies cardiovasculaires et chroniques… Selon différents travaux, le travail nocturne a des effets néfastes sur la santé. Lors d’une récente étude, des chercheurs australiens ont observé que le fait de manger un en-cas ou un repas durant la nuit pourrait augmenter les risques d’affections chroniques, en particulier de diabète, chez ces travailleurs.
La glycémie peut-elle être influencée par l’horaire d’un repas ou d’un en-cas ?
Dans le cadre de cette recherche, les scientifiques de l'Université d'Australie du Sud, de l'Université d'Adélaïde et du South Australian Health and Medical Research Institute (SAHMRI) ont mené un essai de six jours auprès de 55 adultes dont l’indice de masse corporelle était sain et qui n’étaient pas des travailleurs de nuit.
Lors de leur séjour au centre de recherche sur le comportement, le cerveau et le sommeil de l'université d’Australie-Méridionale, les volontaires ont été répartis en trois groupes : ceux qui jeûnaient la nuit, ceux qui prenaient des en-cas et ceux qui consommaient des repas complets.
Les participants sont restés éveillés pendant quatre nuits et ont dormi pendant la journée. Ils ont bénéficié d’une journée de récupération le cinquième jour pour rétablir les cycles normaux de sommeil et d’alimentation. Durant le sixième jour, des tests de mesure de la glycémie ont été réalisés.
Travail de nuit : manger plus tôt pourrait limiter les risques de diabète
Selon les résultats publiés dans la revue Diabetologia, les sujets qui prenaient un repas ou des en-cas durant la nuit avaient une tolérance au glucose moins bonne que le groupe de contrôle. "Nous avons constaté que la glycémie montait en flèche chez ceux qui prenaient des repas complets la nuit et ceux qui grignotaient, alors que les personnes à jeun la nuit présentaient une augmentation de la sécrétion d'insuline qui maintenait l'équilibre glycémique", a expliqué la Professeure Leonie Heilbronn, co-auteure de l’étude et chercheuse clinique à la faculté de médecine de l'université d’Adélaïde.
Les travailleurs de nuit sont plus susceptibles de souffrir de diabète, de maladies cardiaques et de surpoids. Comme l’ont souligné les chercheurs, l’horaire des repas pourrait donc avoir une influence dans l’apparition des maladies chroniques. Le fait de manger plus tôt dans la journée et d’éviter de grignoter ou de faire un repas tard le soir pourrait être une intervention simple à mettre en place pour prévenir ces risques chez les salariés exerçant une profession durant la nuit.