- L’accident vasculaire cérébral (AVC) est la première cause de handicap physique acquis de l’adulte.
- Une personne victime d’un AVC peut présenter des troubles du langage, des crispations au niveau des muscles ou encore des troubles sexuels, qui l’handicapent au quotidien.
- Un léger surpoids pourrait avoir des effets protecteurs et limiter les séquelles d’un AVC, selon une récente étude japonaise.
En France, une personne est victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) toutes les quatre minutes, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Troubles du langage, crispation des muscles, difficultés de concentration… Les conséquences d’un AVC peuvent être multiples. Il s’agit notamment de la première cause de handicap physique acquis de l’adulte.
Séquelles après un AVC : les effets protecteurs d’un léger surpoids mis en évidence
Le poids pourrait être un facteur influant le niveau d’invalidé après un AVC, selon une étude parue dans la revue Topics in Stroke Rehabilitation. Les chercheurs de l’université de Kobe (Japon) ont notamment observé que les survivants d’un AVC en léger surpoids sont moins susceptibles de souffrir d’un handicap par rapport aux personnes ayant un indice de masse corporelle "normal". "Dans ma pratique clinique, j'ai constaté que les patients au physique mince ont souvent des difficultés à récupérer leurs fonctions, alors que les personnes en surpoids relatif s'en sortent généralement mieux. Cela m'a incité à étudier s'il existe une relation démontrable entre la taille du corps et l'incapacité fonctionnelle après un AVC", a expliqué Izawa Kazuhiro co-auteur de l’étude et chercheur à l’École supérieure des sciences de la santé de l’université de Kobe.
Grâce à une base de données nationale japonaise, l’équipe a étudié des données anonymes sur les combinaisons diagnostic-procédure pour tous les cas de maladies vasculaires et cardiaques dans les hôpitaux du Japon. Les scientifiques ont ainsi pu évaluer l’influence de différents facteurs (IMC, âge, sexe, score d’invalidité au moment de l’hospitalisation) sur l’invalidité de plus d'un demi-million de patients au moment de leur sortie de l’hôpital.
Selon le classement de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les personnes asiatiques ayant un IMC situé entre 23 et 25 kg/m2 sont considérées en surpoids, et au-dessus dans celle des personnes obèses. En se basant sur cette donnée, les chercheurs ont constaté qu’un IMC légèrement supérieur à la normale pourrait être bénéfique pour se remettre d’un AVC avec moins d’incapacité.
Comment expliquer le lien entre le surpoids et la diminution des risques d’invalidité après un AVC ?
Face à ce paradoxe entre le poids et le risque de séquelle post-AVC, les auteurs de l’étude ont émis des hypothèses. Pour Yuji Kanejimaa, co-auteur de l’étude et chercheur au département de santé publique de l’université de Kobe, ce phénomène pourrait être lié à l’âge des participants. "L'âge médian dans cette étude était de 77 ans et les personnes de ce groupe d'âge et au-delà perdent plus facilement du poids. Cependant, les personnes disposant de certaines réserves peuvent peut-être êttre plus en capacité de résister au défi nutritionnel que représentent un AVC et l'hospitalisation qui s'ensuit, ce qui protège efficacement leur système nerveux", a-t-il indiqué.
Pour appuyer les propos de son confère, Izawa Kazuhiro a également ajouté que "pour le public, cela rappelle que perdre du poids à un âge avancé est un désavantage. Pour les prestataires de soins de santé, l'étude suggère qu'ils doivent surveiller de près la perte de poids pendant l'hospitalisation afin de prévenir les déficiences fonctionnelles".