La majorité des cancers colorectaux sont diagnostiqués chez les plus de 50 ans. Cette maladie pourrait paraître ainsi assez éloignée des préoccupations d'une gynécologue de 37 ans. Pourtant, lorsque Dr Lauren Juyia a repéré deux changements notables dans son corps en août 2022, elle a su qu’elle devait consulter rapidement.
Elle a confié son histoire et les signes qui l’ont inquiété dans l’émission Good Morning America afin de sensibiliser le grand public au risque du cancer du côlon.
Cancer de stade 4 : une masse "de 16 semaines" à l'ovaire
Son esprit de professionnel de santé a commencé à se mettre en alerte quand elle a ressenti de la fatigue et une sensation de lourdeur dans le bas-ventre. Mais n’ayant relevé aucun autre signe préoccupant, elle a mis cette pensée de côté. En revanche, lorsqu’elle a senti une masse au niveau de son pelvis, elle s’est rendue à l’hôpital pour passer une échographie.
"Ayant une formation en obstétrique, nous décrivons la taille par semaines de grossesse et donc je me suis dit : "Oh mon Dieu, j'ai une masse de 16 semaines. D'après mon expérience, je pouvais dire que c'était mon ovaire", a confié Dr Juyia dans l'émission.
Après la confirmation de la masse au niveau de son ovaire, la médecin a consulté plusieurs spécialistes. Les différents examens passés alors ont montré que la grosseur avait pris 8 cm en deux semaines pour atteindre environ 24 cm.
"Je n'avais jamais rien vu de bénin, c'est-à-dire pas de cancer, se développer aussi vite auparavant", a déclaré Dr Juyia. "Donc, je savais en quelque sorte, au fond de moi, que cela n'allait pas être bon. Et nous soupçonnions un cancer de l'ovaire bien sûr, parce que les masses étaient sur les ovaires."
Une opération a été programmée le 13 septembre 2022 pour retirer la tumeur. En plus de toucher l’ovaire, elle était aussi au niveau de son utérus, son omentum (membrane qui enveloppe les intestins), son appendice et même de sa région abdominale.
Des analyses ont révélé qu’elle souffrait en réalité d’un cancer du côlon de stade 4 qui s’était propagé.
La gynécologue précise qu’elle n’avait eu aucun des signes “traditionnels” du cancer colorectal comme des changements dans les selles, du sang dans les selles, la constipation, la diarrhée, les douleurs abdominales et les crampes ou une perte de poids inexpliquée.
“J'ai ressenti un peu de fatigue. J'étais un peu fatiguée l'après-midi pendant environ deux mois avant cela et en tant que mère avec deux petits enfants – je les avais récemment allaités, ils se réveillaient encore la nuit, je travaille à plein temps – j’ai juste pensé : « Oh, je pense que j'ai besoin d'un thé l'après-midi. » Alors que peut-être quelqu'un dans la cinquantaine ou la soixantaine serait beaucoup plus fatiguée par les tumeurs de stade 4 qui prennent son énergie", a raconté Dr Juyia.
Cancer du côlon : il ne faut pas ignorer les symptômes
Après l’opération et le retrait de la tumeur, Lauren Juyia a commencé six mois de traitements. Une deuxième intervention a eu lieu en mars pour retirer les tissus restants de la masse. Et jusqu'à présent, les tests réalisés par la suite montrent "aucun signe de maladie". Désormais, la médecin souhaite utiliser son expérience pour mettre en garde les jeunes adultes contre le cancer.
"Les personnes qui ont moins que l'âge du dépistage devraient toujours prêter attention à leurs symptômes parce qu’ils ne sont généralement pas éligibles. Nous n'avons peut-être aucun symptôme traditionnel puisque nous sommes jeunes, nos corps sont plus résilients", a expliqué la médecin.
"Et si vous êtes dans les âges où vous devriez être examiné, profitez-en. Ne gâchez pas cette opportunité. Il y a une raison pour laquelle nous voulons vous examiner et assurer votre sécurité", a-t-elle ajouté.