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Endocrinologie

Diabète : les symptômes vasomoteurs de la ménopause peuvent augmenter le risque

Par Geneviève Andrianaly

La fréquence élevée ou la persistance des bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes pendant la transition de la ménopause sont liées à un risque accru de diabète de type 2.

Highwaystarz-Photography/iStock
Dans le cadre d’une étude, 12,2 % des femmes préménopausées ou en début de périménopause ont développé un diabète.
Des symptômes vasomoteurs, à savoir les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes, fréquents ou persistants sont associés à un risque élevé de diabète de 50 %.
Ainsi, ces patientes "peuvent représenter un groupe à haut risque à cibler pour la prévention du diabète."

Sécheresse vulvovaginale, fatigue, infections urinaires, douleurs articulaires, insomnies… Ces signes peuvent indiquer une ménopause, à savoir l'arrêt de l'ovulation et la disparition des règles. De plus en plus de preuves suggèrent une association entre les symptômes vasomoteurs, c’est-à-dire les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes, et le risque cardiométabolique accru chez les femmes pendant et après la transition ménopausique. Cependant, "on ne sait toujours pas si les trajectoires de ces symptômes tout au long de la transition vers cette phase naturelle de la vie de la femme sont liées au risque de diabète de type 2", selon des chercheurs du Kaiser Permanente Northern California (États-Unis). C’est pourquoi ils ont décidé de réaliser une étude publiée dans la revue JAMA Network Open.

338 femmes préménopausées ont développé un diabète

Pour mener à bien leurs travaux, l’équipe a recruté 2.761 femmes préménopausées ou en début de périménopause, qui ont été évaluées lors de 13 visites de suivi annuelles dans sept cliniques. À chaque rendez-vous, les participantes ont indiqué la fréquence à laquelle elles avaient eu des bouffées de chaleur et/ou des sueurs nocturnes au cours des deux dernières semaines. Les volontaires ont été définies comme diabétiques à chaque visite si elles ont déclaré avoir utilisé des médicaments antidiabétiques, si elles ont eu deux rendez-vous consécutifs avec une glycémie à jeun de 126 mg/dL ou plus sans recevoir de stéroïdes, ou si elles ont eu deux visites avec un diabète autodéclaré et une visite avec une glycémie à jeun de 126 mg/dL ou plus. Les scientifiques ont aussi pris en compte l’âge de base, le niveau d’éducation, le statut tabagique, la consommation d'alcool et le stade de la transition ménopausique.

Au départ, 764 (28 %) personnes ont déclaré avoir des bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes un à cinq jours par période de 2 semaines, 280 (10 %) ont confié en souffrir six jours ou plus par semaine et 1.716 (62 %) n'ont signalé aucun symptôme vasomoteur. Dans l'ensemble, 338 (12,2 %) ont développé des femmes ont développé un diabète au cours du suivi.

Diabète : un risque de 50 % en cas de persistance ou fréquence élevée de symptômes vasomoteurs

Les auteurs ont observé un lien entre les symptômes vasomoteurs plus fréquents variant dans le temps et un risque accru de diabète de 50 %. "Quatre trajectoires ont été identifiées : faible probabilité constante de symptômes vasomoteurs (26 %), probabilité élevée persistante de symptômes vasomoteurs (31 %), apparition précoce - probabilité initiale élevée qui diminue avec le temps (25 %), et apparition tardive - probabilité initiale faible qui augmente avec le temps (19 %), 0,2 % des patientes présentaient une trajectoire inconnue", peut-on lire dans les résultats. Par rapport aux femmes dont les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes étaient constamment faibles, celles dont les symptômes étaient constamment élevés présentaient un risque accru de diabète.

Ainsi, "les femmes présentant des symptômes vasomoteurs fréquents et/ou persistants au cours de la transition ménopausique peuvent représenter un groupe à haut risque à cibler pour la prévention du diabète", ont conclu les chercheurs.