Selon les estimations, la prévalence du covid long est estimée à 4 % en population générale adulte. Si de nombreuses personnes souffrent de ces troubles persistants des semaines, voire des années, après leur infection au SARS-CoV-2, l’affection post-Covid-19 reste assez mystérieuse.
Toutefois, des chercheurs de l’université du Queensland ont trouvé une explication aux problèmes cardiovasculaires observés chez les patients. Ils ont découvert la présence de marqueurs inflammatoires dans le sang qui peuvent endommager le cœur.
Covid long et cœur : des taux élevés de cytokines dans le sang
Pour comprendre l'origine des douleurs thoraciques persistantes et des palpitations cardiaques couramment signalées par les patients souffrant de covid long, les chercheurs ont réuni 50 participants. Certains étaient atteints du trouble, d’autres s'étaient remis de la Covid-19 et d’autres n’avaient jamais contracté le virus.
"Nous avons découvert des niveaux élevés de cytokines, des protéines qui aident à contrôler l'inflammation dans le corps, dans les échantillons de sang de personnes environ 18 mois après l'infection par le SARS-CoV-2", explique la professeure Kirsty Short dans un communiqué.
"Des études de laboratoire ont montré que ces cytokines au niveau des traces avaient un effet direct sur l'activité des cardiomyocytes, les cellules du cœur responsables de sa fonction de pompe. Ces types particuliers de cellules sont des éléments fondamentaux pour notre cœur, donc les endommager peut entraîner des symptômes cardiovasculaires", ajoute l’experte.
Covid long et inflammation : des recherches supplémentaires nécessaires
Face à ces résultats publiés dans la revue Nature Microbiology, les chercheurs australiens concluent que l’inflammation observée chez les patients covid long peut endommager le cœur, et ainsi provoquer les troubles cardiovasculaires observés.
Toutefois, ils reconnaissent que d’autres recherches sont nécessaires. "Ce n'est que le début et ces résultats nécessitent une validation dans d'autres cohortes de patients, y compris ceux infectés par des souches plus récentes du SARS-CoV-2", précise la responsable de l’étude.
"Nous sommes maintenant curieux de savoir si nos résultats pourraient être appliqués à d'autres symptômes de Covid long tels que les maladies neurologiques ou les maladies respiratoires, car cette étude a activement recruté des personnes souffrant de douleurs thoraciques et/ou de palpitations cardiaques", ajoute la scientifique.