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Diagnostic

Cancer du poumon : il serait possible de le repérer dans l’air expiré

Par Sophie Raffin

Des chercheurs ont mis au point un capteur capable de repérer des indices chimiques de la présence d’un cancer du poumon dans l’air expiré.

mi-viri/istock
La respiration expirée contient des indices chimiques sur la présence de maladies, comme le cancer des poumons.
Les chercheurs ont remarqué que les personnes atteintes d'un cancer du poumon expiraient des taux plus bas d'isoprène.
Ils ont mis au point un capteur capable de repérer cette variation. Les premiers tests sont prometteurs.

L’air que nous expirons contient de l’oxygène, de la vapeur d’eau et du dioxyde de carbone (CO2), mais également d’autres composés qui peuvent donner des informations sur ce qu’il se passe dans notre corps.

En étudiant précisément la composition de l’air expiré, des chercheurs chinois ont remarqué qu’elle était différente chez les patients atteints d’un cancer du poumon et ils ont mis au point des capteurs pour repérer ces changements. Ce qui pourrait permettre de repérer la maladie sans test invasif.

Cancer du poumon : il peut être repéré en analysant l’air expiré

Les scientifiques ont analysé les respirations de personnes en bonne santé et d’autres atteintes d’un cancer des poumons. Ils ont remarqué qu’une diminution d’un produit chimique expiré, appelé l’isoprène, pouvait indiquer la présence d’une tumeur pulmonaire maligne. Toutefois, cette dernière est particulièrement légère et difficilement mesurable.

L’équipe a donc décidé de mettre au point des capteurs capables de différencier l’isoprène des autres produits chimiques volatils présents dans l’air expiré et de percevoir ces variations. S’inspirant des éléments qu’il contient – soit du platine (Pt), de l'indium (In) et du nickel (Ni), l’appareil a été baptisé Pt@InNiOx. Il parvient à repérer des niveaux d'isoprène détectés aussi bas que 2 ppb. “Une sensibilité qui dépassait de loin les capteurs précédents”, précisent les chercheurs dans leur communiqué.

Cancer du poumon : vers un diagnostic non-invasif ?

Pour évaluer l’efficacité du capteur présenté dans la revue ACS Sensors, l’équipe l’a mis au contact de l’air respiré de 13 personnes, dont cinq avaient un cancer du poumon. Il est parvenu à distinguer les participants malades de ceux en bonne santé. Les niveaux d'isoprène étaient inférieurs à 40 ppb parmi le groupe atteint de la maladie tandis qu’ils étaient de plus de 60 ppb chez les participants sans cancer.

Ces premiers résultats prometteurs, conduisent les scientifiques à estimer que leur capteur pourrait être un outil de dépistage efficace. "Cette technologie de détection pourrait apporter une percée dans le dépistage non-invasif du cancer du poumon et a le potentiel d'améliorer les résultats, et même de sauver des vies", concluent-ils. Toutefois, des tests supplémentaires sont nécessaires avant une utilisation auprès du grand public.